
À la veille du début de l’examen de son texte par l’Assemblée nationale, la Première ministre lâche du lest pour complaire au parti de droite Les Républicains sur le projet de réforme des retraites, en France. Par voie de presse, le gouvernement consent à accéder à certaines exigences de la droite. « Nous allons bouger », assure, en Une du Journal du Dimanche, la Première ministre Élisabeth Borne.
Étant rappelé que le gouvernement ne détient qu’une majorité relative à l’Assemblée nationale, le soutien des députés Les Républicains lui est, en conséquence, indispensable pour espérer faire passer sa réforme, alors que la Nupes, l’alliance de gauche et le Rassemblement national s’opposeront à ce projet fortement décrié par les Français.
Entre autres concessions de dernière minute, Élisabeth Borne dit donc au JDD avoir « entendu » Les Républicains sur les mesures dédiées « à ceux qui ont commencé à travailler entre 20 et 21 ans », et qui pourront « partir à 63 ans ». Évoquant le montant de la pension minimale versée aux retraités, la Première ministre le déclare au Journal du Dimanche : « Nous avons retenu cette idée. »
Gaulois réfractaires désormais majoritaires, une première
Le gouvernement lâche du lest ? Il faut dire que l’hostilité des Français à la réforme des retraites ne cesse d’augmenter. Dernier en date des sondages qui le constatent, celui, ce matin, de l’Ifop pour Le Journal du Dimanche. 69% des Français sont toujours défavorables à cette réforme proposée par Emmanuel Macron (un point de plus qu’avant la première journée intersyndicale de mobilisation et de grèves contre ladite réforme).
Et Le JDD le souligne, « la part des réfractaires, c’est-à-dire de ceux qui s’affirment « pas du tout favorables » à la réforme, est désormais majoritaire, puisqu’elle passe de 42% à 50% en seulement une semaine ». Une première, donc. « En revanche, le maintien de l’âge de départ à 62 ans est jugé « réaliste » par 64% des Français », pointe encore cet hebdomadaire.
Retraite, les femmes battues
Ce projet de réforme des retraites en France serait-il pénalisant pour les femmes ? Largement débattue en ce moment, en France, cette question ne pouvait pas laisser la presse indifférente. Et L’Obs a fait les comptes. Selon cet hebdomadaire, c’est tout vu, les femmes sont « les défavorisées de la réforme », tranche-t-il. Se basant sur de très officielles données de la Direction de la Recherche, des Études, de l’Évaluation et des Statistiques, ce magazine assure que les comptes « sont rarement favorables aux femmes. (Lesquelles) partent avec des pensions inférieures de 40% en moyenne en 2020 à celles des hommes ». L’Obs remarque également que « les femmes sont aussi plus nombreuses à percevoir une pension de retraite minimum, et partent plus tardivement. L’âge moyen du départ effectif à la retraite est de 62 ans et 7 mois pour les femmes, contre 62 ans pour les hommes ».
Cet hebdomadaire estime que, « loin de corriger ces inégalités, le projet de réforme des retraites présenté par le gouvernement, qui prévoit notamment le passage de l’âge légal de départ en retraite à 64 ans, contre 62 ans aujourd’hui […] pourrait même les aggraver. D’après l’étude d’impact qui accompagne le projet gouvernemental, les femmes de la génération 1966 devraient travailler en moyenne sept mois de plus après la réforme contre cinq mois pour les hommes. Pour la génération 1980, on passe du simple au double : huit mois supplémentaires en moyenne pour les femmes, quatre mois pour les hommes ».
L’hebdomadaire Le Point n’écrit pas autre chose. Ce magazine pointe le « gros malaise au sein de la majorité, qui n’a pas du tout vu la polémique venir ». Et Le Point inventorie les raisons qui conduisent les femmes à interrompre leur carrière (manque de garde d’enfants, manque de structure pour personnes âgées, les obligeant à s’occuper d’un de leurs parents), pour en arriver à la conclusion que « l’égalité des retraites n’est pas pour demain, ni même pour 2070 ».
ChatGPT, l’antisèche pour les nuls
Cette panique futuriste à la Une, cette semaine, pour conclure. Celle d’un monde au seuil d’un bouleversement économique et social dévastateur que pourrait provoquer l’intelligence artificielle. Pour dramatiser davantage encore cette menace, L’Obs cite Vladimir Poutine, lorsqu’en 2017, le maître du Kremlin prédisait devant un parterre d’étudiants russes, que le leader dans le domaine de l’intelligence artificielle « deviendra le maître du monde ». Et cet hebdomadaire de remarquer que, « s’il y a, en ce moment, une seule conviction partagée par Moscou, Washington et Pékin, c’est bien que l’intelligence artificielle (IA) pourrait rebattre les cartes de la puissance », remarque ce journal.
Dans ce domaine, le robot du nom de ChatGPT, c’est l’ogre. « D’ores et déjà proscrit dans les facs américaines et traqué dans les nôtres, interdit dans les publications scientifiques, ce robot a réussi les épreuves d’admission au MBA de Wharton, auquel l’a soumis (un) professeur dans cette prestigieuse université américaine » ! Tour le monde ne peut en dire autant…
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