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À la Une: immigration, souplesse ou fermeté ?

todaydécembre 6, 2022 4

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Même s’il est sans vote, le débat promet d’être vif ce mardi à l’Assemblée nationale. Un débat sur l’immigration, en amont de la présentation d’un futur projet de loi au début de l’année prochaine. La Croix nous en résume les quatre principaux axes.

« 1. La demande d’asile. Pour accélérer la procédure, l’exécutif souhaite une territorialisation de l’Office français de protection des réfugiés et apatrides et de la Cour nationale du droit d’asile. Si l’étranger est débouté de sa demande, il reçoit automatiquement une obligation de quitter le territoire français, qui deviendra exécutoire une fois son recours achevé.

2. Les métiers en tension. Les sans-papiers qui travaillent déjà dans des métiers en tension auront droit, sous conditions d’ancienneté, à un nouveau titre de séjour.

3. La langue française. L’obtention du premier titre de séjour pluriannuel sera conditionnée à un examen de français.

4. Les expulsions. Le gouvernement souhaite réduire de 12 à 4 les voies de recours. Le projet de loi veut permettre d’expulser les étrangers sans papiers arrivés en France avant l’âge de 13 ans et ceux ayant une vie maritale en France. »

Juste équilibre ?

Commentaire de La Croix : « l’actualité regorge d’exemples qui illustrent les échecs de la politique migratoire de la France. Il faudrait être aveugle pour ne pas constater les insuffisances de l’accueil des demandeurs d’asile. Naïf pour nier l’application erratique de l’obligation de quitter le territoire. Irresponsable pour ne pas se soucier de l’errance des mineurs isolés. Dépourvu d’humanité pour rester insensible au sort des migrants qui se noient en Méditerranée ou dorment cet hiver dans les rues de nos grandes villes. (…) Depuis des décennies, la France est un pays d’immigration, rappelle La Croix. Les arrivées successives suscitent à intervalles réguliers du trouble et du rejet. Ces inquiétudes, il faut aussi en tenir compte, pointe le journal. Les dernières élections italiennes montrent qu’elles peuvent avoir de lourdes conséquences politiques. La réponse n’est pas dans la surenchère ou le repli, mais dans un juste équilibre entre l’application des lois et le respect des principes d’humanité. »

Reprendre le contrôle ?

Pour Le Figaro, il faut « reprendre le contrôle » : « s’installer en France devient un droit pour tous les hommes, déplore le quotidien de droite. Les éléments de la loi que prépare le gouvernement cèdent à cette mécanique. Gérald Darmanin (le ministre de l’Intérieur) souhaite supprimer un certain nombre d’obstacles à l’exécution des fameuses obligations de quitter le territoire, mais Olivier Dussopt (le ministre du Travail) veut délivrer des titres de séjour provisoire pour les ‘métiers en tension’ : c’est un jeu à somme nulle. Pourtant, la grande majorité de l’opinion attend du gouvernement qu’il reprenne fermement le contrôle de l’immigration. Et qu’il cesse d’habiller de générosité ses faiblesses et ses renoncements aux conséquences de plus en plus inhumaines. »

Combler les besoins de main d’œuvre ?

Délivrer des titres de séjour pour les métiers en tension ? Bien sûr, estime Libération. « Sept ans après que l’Allemagne a décidé d’ouvrir ses portes à des centaines de milliers de réfugiés affluant par la route des Balkans, bien consciente de la nécessité de pallier la baisse de la natalité dans le pays, la France comprend enfin qu’elle va avoir besoin de main-d’œuvre étrangère pour assurer les boulots qui ne trouvent pas de volontaires. Il serait temps de comprendre que le pays manque d’à peu près tout, pointe Libération : de médecins, d’infirmières, de boulangers, de conducteurs de bus ou de train, d’éboueurs et on en passe, et que si l’on n’avait pas bloqué ou refoulé celles et ceux qui frappaient à nos portes ces dernières années, nos villages seraient peut-être moins dépeuplés et nos hôpitaux plus performants. »

En effet, l’Etat n’est pas à une incohérence près… Exemple, pointe Le Monde, la situation des ouvriers qui travaillent sur les grands chantiers des Jeux Olympiques près de Paris. Une situation qui « met en lumière l’apport de cette main-d’œuvre clandestine et les limites du cadre réglementaire actuel. » En effet, relève le quotidien du soir, ils sont des dizaines, peut-être même des centaines, sans papiers, à travailler au noir sur les chantiers olympiques, sans contrat, sans aucun droit, alors que « le gouvernement dit vouloir faciliter la régularisation des travailleurs dans les secteurs en tension. »

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