L’arrivée massive de migrants sur la petite île sicilienne de Lampedusa au large des côtes tunisiennes a « relancé l’épineux débat sur le partage des responsabilités entre les pays de l’Union européenne », explique le Suddeutsche Zeitung « alors qu’en 24 heures la semaine dernière -plus de 7000 migrants ont débarqué à Lampedusa, amenant l’île -qui compte tout juste 6000 habitants au bord de l’effondrement ». « Avec de scènes maintes fois décrites », note encore le quotidien allemand, « des milliers de personnes débarquant sur le quai, assoiffées, affamées débordant une police qui a répliqué à coups de matraque ». Un drame qui a conduit la patronne de la commission européenne Ursula von der Leyen à venir annoncer sur place hier, aux côtés de la Première ministre italienne Giorgia Meloni « un nouveau plan en dix points pour lutter contre l’immigration clandestine », rapporte Le Temps avec « un mélange de mesures de fermeté à l’encontre des passeurs mais également la volonté de faciliter l’entrée des migrants éligibles à l’asile en Europe ». Un plan « sans évolution majeure pour contenir le phénomène migratoire » raille El Pais pour qui Von der Leyen et Meloni ont juste « mis en scène une réponse européenne à l’immigration » avec une petite « visite de deux heures » qui ne résout rien, -raille le quotidien madrilène renvoyant cet épineux dossier « au prochain conseil européen en octobre prochain ». Déception partagée par La Repubblica qui note que les deux dirigeantes étaient à peine parties, après très leur courte visite « que déjà un nouveau groupe de naufragés arrivait sur la rive sud de l’île en quête de démocratie et de liberté ».
À neuf mois des élections européennes, l’extrême-droite souffle sur les braises
« Le vice-président du conseil italien Matteo Salvini se frotte les mains », assure Le Soir, Salvini qui est l’allié au gouvernement de Giorgia Meloni mais qui loin de Lampedusa hier accueillait la patronne du RN Marine Le Pen à la fête annuelle de la Ligue dans le Nord de l’Italie pour dénoncer en chœur « la submersion migratoire » « De quoi « concurrencer Meloni dans le camp de la droite radicale », commente le quotidien de Bruxelles pour qui « l’éventuel échec de la nouvelle stratégie de L’UE en matière de lutte contre l’immigration illégale, risque de donner un nouvel élan aux partis extrémistes en Europe ». « 127 000 migrants ont débarqué sur les côtes italiennes depuis le début de l’année, soit près du double que l’an passé », note de son côté le Suddeutsche Zeitung qui appelle « l’Europe à la solidarité pour soulager l’Italie, et mieux répartir les réfugiés ». À défaut met en garde le quotidien allemand « Meloni sous la contrainte de sa coalition pourrait prendre des mesures qui sortent du consensus européen ».
Libye : le général Haftar accusé de n’avoir pas empêché la catastrophe annoncée
« Dans la ville côtière de Darna où des milliers d’habitants sont toujours portés disparus, alors qu’on compte plus de 11 000 morts », rapporte le Times « le chagrin se transforme en colère contre le maréchal autoproclamé Khalifa Haftar, et ses fils qui contrôlent tout l’est du pays, et qui n’ont rien fait pour entretenir les deux barrages en ruine qui ont facilement cédé sous la puissance des inondations emportant une grande partie de la ville de Darna dans la mer ». Pire encore aucune alerte n’a été lancée « alors que tout le monde savait » que ces barrages pourraient céder, souligne encore le quotidien britannique qui met en cause directement la responsabilité de Haftar 79 ans, « le fils spirituel de Kadhafi » revenu des États-Unis juste avant la mort de son ancien mentor en tant que « sauveur national autoproclamé et qui a plus le goût du pouvoir que la gestion des affaires gouvernementales ». Ses fils utilisent d’ailleurs « la réponse à cette catastrophe comme un moyen d’exercer un plus grand contrôle plutôt que de s’assurer que l’aide humanitaire parvienne aux civils », dénonce de son côté le Guardian qui pointe notamment le fils cadet Saddam Haftar 32 ans et souvent considéré comme l’héritier probable de son père et « qui a rapidement utilisé son rôle à la tête du comité libyen d’intervention pour légitimer sa position internationale, tout en gardant la mainmise sur l’aide internationale ». Une toute puissance du clan Haftar « qui ne laisse pas espérer qu’une enquête nationale ou internationale sur la catastrophe de Darna puisse établir leurs responsabilités dans la mort de ces milliers de libyens », se désole le quotidien britannique.
Manuel Bompard est interrogé par :- Frédéric Rivière (RFI)- Roselyne Febvre (France 24)Live-tweet @MardiPolitique #MardiPol Diffusions : 18h10-18h30 sur France 2420h10-20h30 sur RFI. Source
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