À l’instar du président américain Joe Biden pour qui « à peu près, rien ne se passe en Russie sans que Poutine n’y soit pour quelque chose », la presse internationale pointe directement du doigt le président russe dans le crash qui a tué mercredi son « ex-allié de longue date Evgueny Prigojine devenu son pire ennemi depuis sa spectaculaire tentative de putsch il y a tout juste deux mois en Russie », souligne le Guardian.
« Poutine ne pardonne pas aux traîtres », commente le Suddeutsche Zeitung, « c’est la vengeance de Poutine », titre également une grande partie de la presse britannique à l’instar duDaily Telegraph pour qui « la plus grande surprise d’ailleurs, c’est que Prigojine ait survécu si longtemps » ; le quotidien qui assure également que selon « ses sources » au sein des services de sécurité britannique, l’avion du patron de Wagner a « presque certainement été abattu par le FSB, les services russes sur ordre de Poutine ».
« La faiblesse de Poutine »
La piste des « missiles anti-aériens qui auraient frappé l’avion de Prigojine » est également évoquée dans la presse russe, et le quotidien Kommersant y donne du crédit en soulignant « que cela expliquerait la destruction en vol de l’appareil » et « les nombreux trous visibles sur l’épave de l’appareil qui rappellent l’impact des éléments de frappe des missiles sol-air ».
Poutine renforce son pouvoir et envoie un message à l’élite russe: c’est l’analyse la plus partagée dans l’ensemble de la presse internationale, et pour l’illustrer le Washington Post n’hésite pas à citer l’une des répliques d’un tueur à gages de la fameuse série américaine « The Wire » pour qui « si vous vous attaquez au roi, vous n’avez pas intérêt à ne pas le rater ».
En n’hésitant pas à le défier, Evgueny Prigojine avait en juin dernier exposé « la faiblesse de Poutine » devant le monde entier, explique le quotidien américain. Une « impression de faiblesse qui avait ensuite été renforcée lorsque le patron de Wagner, courtement exilé en Biélorussie, était revenu parader à Saint-Petersburg lors du sommet Russie-Afrique, et plus récemment dans une vidéo tournée en Afrique où il se vantait de continuer à rendre « la Russie encore plus grande sur tous les continents ».
Défier ainsi Poutine « équivaut à une condamnation à mort », commente le New York Times, et c’est également une sérieuse « mise en garde lancée à l’élite russe » avant les élections de 2024 ajoute le Suddeutsche Zeitung « tous ceux qui pourraient un jour songer à se révolter ou résister sont désormais prévenus ». C’est « un nouveau chapitre de violence politique qui s’ouvre en Russie » redoute le Wall Street Journal, « alors même que l’accumulation des pertes en Ukraine, alimentent les dissensions de plus en plus profondes au sein de l’armée et parmi l’élite dirigeante ». « Le meurtre de Prigojine aura des conséquences catastrophiques » prévient déjà un correspondant militaire russe sur Telegram, rapporte le quotidien américain.
La survie de la milice Wagner
Le groupe Wagner « doublement décapité », alors qu’à bord de l’avion – sans doute abattu – se trouvait également « Dimitry Outkin, le bras droit de Prigojine et co-fondateur de la milice paramilitaire à laquelle il avait d’ailleurs donné sur nom « Wagner », en hommage au compositeur préféré d’Hitler », souligne le Times de Londres.
« La mort de Prigojine est sans doute la dernière étape pour achever le démantèlement de Wagner en Russie », commente le Guardian qui doute « que le groupe de mercenaires puisse survivre sans lui ». Déjà écartées du champ bataille ukrainien, les forces Wagner étaient concentrées en Afrique « mais même là » souligne le quotidien britannique « la plus grande incertitude règne sur la poursuite de leurs actions tant il apparaît difficile de remplacer Prigogine ». « Wagner était Prigojine, sa disparition signe en tout cas la fin du groupe tel que nous le connaissons », analyse un expert militaire dans le Guardian.
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