À l’extrême sud du Sénégal, en Casamance, entre la Guinée-Bissau et la Gambie, se trouve une réserve protégée à nulle autre pareille : un dédale de bancs de sable, de lagunes, de mangroves et d’îlots forestiers, véritable refuge pour les oiseaux, les dauphins ou les tortues marines mais aussi les voyageurs de passage. Découverte au fil de l’eau d’un monde insulaire fascinant, en compagnie d’agents de conservation et d’habitants, véritables gardiens d’une nature riche mais fragile.
Créée en 1978, la Réserve Ornithologique de Kalissaye se déploie sur plus de 30 000 hectares entre les îles du Bliss et de Karones, au cœur du delta du fleuve Casamance. Traversés de marigots, de vasières et de bolongs, les lieux se découvrent en pirogue et à petits pas, pour ne pas déranger les milliers d’oiseaux marins ou d’espèces marines menacées qui viennent y trouver des lieux de ponte et de reproduction.
Depuis des décennies, la Casamance est une région surtout connue pour abriter l’un des plus vieux conflits sécessionistes du continent; et pourtant, loin des radars des voyageurs et des zones rouges sécuritaires, cette réserve ouverte au public, fait office d’espace de quiétude et de nature unique en son genre. En effet, malgré son classement en réserve protégée par l’État, la ROK demeure habitée et les populations insulaires locales sont étroitement associées à la conservation des lieux, dans une gestion partagée et concertée entre agents des parcs nationaux et villageois, parmi lesquels certains sont désignés comme éco-gardes. Et c’est justement cette gouvernance partagée qui en fait sa force.
Sur place, malgré de maigres ressources, un manque manifeste d’eau potable et d’électricité, les habitants de la réserve mettent en place des solutions basées sur la nature pour se maintenir sur ces terres isolées. Accompagnés par le Comité français de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), ils réinventent alors chaque jour un mode de vie soucieux de cet environnement qui les entoure, cherchant à préserver la mangrove ou les ressources halieutiques, dans un équilibre déjà fragile et menacé chaque jour un peu plus par les dérèglements climatiques ou la surpêche en cours.
Parfois, il faut s’éloigner des grands centres pour aller au cœur des choses, et c’est ce qu’enseigne un voyage à Kalissaye, ce bout du monde qui, à sa manière, en est le centre.
Un reportage en deux épisodes de Raphaëlle Constant, initialement diffusé en mai 2022.
Pour prolonger le voyage, liens utiles
– La page Facebook de la Réserve ornithologique de Kalissaye
– Les objectifs du PPI ou Programme de petites initiatives africaines dans la ROK
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