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Chars lourds à l’Ukraine: «Nous avons besoin d’armes, d’armes et encore d’armes» – Invité international

todayjanvier 26, 2023 13

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Des chars «Leopard 2» de l'armée allemande en manoeuvre.

Le chancelier allemand Olaf Scholz a donné ce mercredi son accord à l’envoi de chars lourds Leopard 2 à l’Ukraine. Dans un entretien accordé à RFI avant cette annonce, Oleksiy Danilov, secrétaire du Conseil de sécurité et de défense ukrainien, confirme que son pays est dans une course contre-la-montre afin d’obtenir une aide militaire supplémentaire.

Le gouvernement allemand a décidé ce mercredi en Conseil des ministres à la fois d’envoyer 14 Leopard 2 de type 2A6 issus des stocks de son armée, la Bundeswehr, et d’autoriser ses alliés occidentaux disposant de ces blindés de fabrication allemande à faire de même. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky s’est déclaré « sincèrement reconnaissant », tandis que l’ambassadeur de Russie à Berlin a condamné « une décision extrêmement dangereuse qui va amener le conflit vers un nouveau niveau de confrontation ». Entretien avec Oleksiy Danilov, secrétaire du Conseil de sécurité et de défense ukrainien, un organe directement sous l’autorité du président ukrainien Volodymyr Zelensky, qui coordonne l’action du ministère de la Défense, de l’Intérieur et des Affaires étrangères. Il est une des voix qui portent à Kiev, surtout en cette période cruciale pour l’Ukraine.

RFI : Pensez-vous que la situation est en train de changer en ce qui concerne le soutien occidental pour l’Ukraine ?

Oleksandr Danilov : Nous avons démontré que tous les services de renseignement, y compris les Français, se sont trompés quand ils ont prédit qu’on perdrait contre la Russie en trois, cinq ou sept jours, que nous allions perdre notre liberté et notre souveraineté. Nous avons montré à tout le monde que ce n’était pas possible, que ça ne se passerait pas comme ça. Ensuite, des pays ont commencé à nous aider un peu. Maintenant, le mythe de la deuxième plus grande armée du monde a fondu comme neige au soleil et le nombre de pays qui nous aident augmente toutes les semaines.

De quoi avez-vous avant tout besoin de la part de l’Ouest actuellement ?

Nous avons besoin d’armes, d’armes et encore d’armes. Tout ce qu’on ne nous a pas donné au début de la guerre, maintenant le moment est venu. Et nous remercions tous les partenaires qui nous aident à présent à lutter contre le fascisme contemporain, qui a été mis en œuvre sur le territoire de la Fédération de Russie. Mais c’est un phénomène qu’on ne peut malheureusement constater que depuis vingt ans.

Comment voyez-vous la situation évoluer dans les prochaines semaines, les prochains mois ?

Ça va être dur. Poutine et sa clique ont décidé qu’ils ne pouvaient pas perdre et ils refusent d’admettre leurs erreurs. Bien entendu, ils vont faire tout ce qu’ils peuvent pour changer le cours de cette guerre. Nous savons ce à quoi ils se préparent. Nous préparons notre résistance, nous savons où ils vont concentrer leurs attaques et nous nous préparons à ça. Je peux dire avec certitude que l’issue de cette guerre sera décidée sur le champ de bataille.

Pourriez-vous décrire le meilleur et le pire des scénarios envisageables ?

Eh bien la victoire pour nous signifie un retour aux frontières de 1991. Nous ne voulons pas de territoires qui appartiennent à d’autres et nous ne donnerons le nôtre à personne. Nous n’envisageons aucun scénario du pire. Nous continuerons à nous battre et nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour récupérer nos territoires conformément aux frontières de 1991. Toutes les autres idées que certains pays commencent à évoquer, comme le fait de donner à Poutine des sortes de garanties ou de trouver un accord avec lui, pour ne pas le provoquer, tout cela est totalement inacceptable pour nous.

Si on avait commencé à nous livrer en grandes quantités des armes dès mars, tout ça serait déjà fini. Plus vite nous aurons de l’aide, plus vite nous réglerons le problème. Et je le répète, à ceux qui pensent qu’ils peuvent s’entendre avec le régime fasciste de Poutine, ce n’est pas réaliste, à tout point de vue. Je peux vous donner un exemple dans l’histoire récente : en 2008, quand il s’est passé ce qu’il s’est passé en Géorgie, le président français a participé aux discussions entre les Géorgiens et Poutine. Ils sont parvenus à un accord dont Poutine n’a pas respecté un seul mot. Vous ne pouvez pas passer des accords avec quelqu’un qui ne tient pas parole.

Quel peut être le délai nécessaire pour mettre en œuvre le scénario que vous envisagez ?

En termes de calendrier, tout dépend des livraisons d’armes, mais il y a aussi bien d’autres facteurs. Quand débutera vraiment le processus qui aboutira à la fin pour la Russie, ou sa désintégration ? Ce n’est qu’une question de temps. Et d’un temps court d’un point de vue historique. Et ça n’est pas de notre faute. La chute de la Russie est le fait de Poutine. Le résultat de tout ce qu’il a fait dans ce pays ces 23 dernières années sera la désintégration de la fédération de Russie. Il est le fossoyeur de la Fédération de Russie.

Même des pays plus grands ne peuvent pas imposer leurs conditions sur le territoire d’autres pays. Prenez les États-Unis par exemple. Quand ils ont quitté le Vietnam, ils ont compris que de n’importe quel point de vue, ils ne pouvaient vaincre militairement les Vietnamiens. Ils ont eu la décence de partir, la Russie doit faire la même chose. Le plus tôt la Russie quittera l’Ukraine, le plus de chance elle aura de survivre dans une forme plus ou moins satisfaisante.

On a l’impression que certains en Occident préfèreraient une guerre longue en Ukraine plutôt qu’une attaque nucléaire russe. Qu’est-ce que vous répondez à cela ?

Oui, bien sûr, ce genre d’opinions existe. Et certains groupes parmi ces dirigeants pensent que ce serait la bonne façon de faire. Ils ont le droit d’avoir ce genre d’opinion, mais je veux dire une chose : personne ne devrait avoir peur de Poutine. Si vous commencez à avoir peur, que la peur s’installe, alors vous avez déjà perdu. Si vous vous laissez envahir par la peur et la panique, alors vous perdez. Des pays qui font peur et qui possèdent des armes nucléaires, en soi c’est tout simplement inacceptable. Mais Poutine n’est pas le genre de personne dont il faut avoir peur, il n’appuiera jamais sur le bouton nucléaire. C’est juste un lâche.

Comment pouvez-vous en être si certain ?

Écoutez, avant la guerre, un grand nombre de représentants de services de renseignement étrangers m’ont rendu visite ici, dans cette même pièce, pour parler de la situation, de son développement. Et ils étaient tous certains qu’on allait perdre. Je leur ai expliqué que ce n’était pas possible, qu’ils ne nous comprenaient pas, qu’ils ne comprenaient pas la situation.

Nous comprenons très bien les Russes, nous savons comment ils pensent, comment ils se comportent. Et si Poutine, Dieu nous en garde, devait prendre une telle décision, ce serait la fin de la Russie en une demi-heure. La Russie cesserait d’exister, ce ne serait même pas la peine de répliquer avec une frappe nucléaire. Ils seraient simplement détruits. Et tous les gens raisonnables en Russie le savent très bien. Poutine n’appuiera pas sur le bouton nucléaire, il ne le fera pas. Je répète, il ne le fera pas.

Pensez-vous qu’il est légitime que l’Ukraine frappe des cibles sur le territoire de la Fédération de Russie ?

Nous nous battons sur notre terre. Nous ne faisons pas la guerre en territoire russe. La Crimée est notre territoire, et nous nous battons pour elle. Les régions de Donetsk et Louhansk sont nos territoires et nous nous battons par eux. Point. Mais dans la région de Belgorod en Russie, ils ont disposé des armes qui tuent nos enfants. Nous devons détruire ces armes. Qu’ils retirent ces armes qui tuent nos enfants et nous arrêterons.

Parlons du Donbass, vous êtes vous-même originaire de Louhansk ?

Oui, je suis originaire de Louhansk, les Russes d’ailleurs n’aiment pas en faire mention. J’étais le maire de Louhansk, le gouverneur de cette région, j’y ai été député. Les Russes pensent que tous les gens qui vivent dans la région de Louhansk doivent être considérés comme des Russes. Oui, je suis de Louhansk, et ça ne m’empêche pas d’être un patriote ukrainien. Et il y en a beaucoup comme moi qui sont toujours là-bas et qui nous aident à gagner.

Vous avez écrit que dans le nouveau monde, il devrait être possible d’expulser un pays du Conseil de sécurité des Nations unies et de lui retirer ses armes nucléaires, mais par quel mécanisme ?

Il n’y a rien d’impossible dans ce monde. Écoutez, qu’est-ce qui aurait dû être fait ? Selon moi, dès que la guerre a débuté le 24 février, la Russie aurait dû être suspendue du Conseil de sécurité au moins pendant la durée de la guerre. Ça aurait été absolument juste. Plutôt que de fermer les yeux, de faire comme si de rien n’était. Poutine ne respecte pas les règles. Il ne respecte aucun accord international. Le monde voudrait vraiment pouvoir vivre avec lui conformément aux règles, mais ça ne marche pas. Si vous vous asseyez pour jouer aux échecs, il y a des règles, les cavaliers se déplacent de telle façon, les pions de telle façon et cetera. Vous jouez aux échecs contre lui, il pose ses pions, il renverse l’échiquier et dit : « Voilà j’ai gagné. » C’est à ça que ressemble la situation aujourd’hui.

Le président Volodymyr Zelensky a récemment déclaré qu’il souhaite aller à l’ONU le jour de l’anniversaire de l’invasion, le 24 février. Est-ce justement pour demander que la Russie soit suspendue des instances ?

Tous les pays civilisés du monde devraient se poser la question. Si on parle de pays civilisés. Si on parle de pays qui ne se soucient que d’argent et de ce qu’ils peuvent obtenir des ressources russes, alors dans ce cas dites à la face du monde : « Que la démocratie, que la liberté, qu’un ordre mondial fondé sur des règles, que tout ça n’a absolument plus de pertinence, et donc que nous devons vivre selon d’autres règles. » Nous devons choisir : soit nous construisons un monde démocratique, un monde libre dans lequel les individus sont la clé de voute de la démocratie, soit nous soutenons les terroristes qui peuvent décider à n’importe quel moment de détruire tel ou tel pays, en disant simplement que c’est comme ça.

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