Avec le « deal pour l’emploi » adopté fin septembre par les députés belges, l’objectif du gouvernement est de chercher à améliorer l’équilibre vie privée/travail et atteindre 80% de taux d’emploi en 2030. Les mesures les plus spectaculaires jouent sur la flexibilité du travail, que le gouvernement belge souhaite encourager en proposant notamment la semaine de travail à quatre jours.
De notre correspondant à Bruxelles,
Lorsque Benoît a entendu parler pour la première fois du Deal pour l’emploi et de sa mesure-phare, à savoir la possibilité de ne travailler que quatre jours par semaine, cela a d’abord suscité l’enthousiasme de ce responsable de la sécurité informatique au sein d’une multinationale installée à Bruxelles. « D’avoir une journée disponible pour s’occuper de la famille, des enfants, d’avoir la possibilité de mieux allier la vie de famille et la vie professionnelle, un meilleur équilibre finalement à ce niveau-là », dit-il.
Après quelques jours de réflexion, il s’est demandé si ce n’était finalement pas une fausse bonne idée, car si le nombre de jours de travail diminue, le nombre d’heures à effectuer, lui, reste le même. Alors Benoît, qui habite en dehors de la capitale belge, a réfléchi à l’impact pratique sur sa vie. « Et mine de rien, condenser une semaine de quarante heures sur quatre jours en sachant qu’a priori, je fais déjà plus que 40 heures aujourd’hui, ça veut dire de très longues journées. Donc il y a cet aspect-là aussi qu’il faut prendre en compte, et puis travaillant à Bruxelles, il y a les transports en commun, donc ça peut faire des journées très longues et finalement être au détriment de la famille, donc je pense qu’il faudrait faire des essais et voir un peu comment est-ce que tout ça parvient à se goupiller », explique-t-il.
« Cela pourrait peut-être se faire quand même, mais il faudrait une partie en télétravail », concède-t-il. D’autant qu’il est interdit d’effectuer des heures supplémentaires sur le cinquième jour désormais libéré, par ailleurs, d’autres problèmes d’organisation – pour l’entreprise cette fois-ci – pourraient aussi surgir. Car organiser des plannings et des réunions avec des employés qui pour certains travaillent quatre jours par semaine alors que leur voisin de bureau, lui, est à cinq jours, pourrait vite devenir un casse-tête, signale Alexis Fellahi, conseiller juridique au service d’études de la CSC, la Confédération des syndicats chrétiens.
Pour lui, certaines demandes des salariés pourraient alors être refusées par les entreprises, comme le leur permet la loi. « L’employeur qui, à un certain moment, refuserait de telles demandes, doit pouvoir les justifier. Si c’est basé sur des questions organisationnelles, la motivation sera certainement acceptée, mais évidemment il y aura ce deux poids deux mesures : des travailleurs qui auront demandé assez tôt à pouvoir travailler dans ce régime et ceux arrivés trop tard, une fois les entreprises confrontées au défi organisationnel que représente la mise en œuvre de cette mesure. On risque effectivement d’avoir des soucis à ce niveau-là », indique-t-il.
Tout cela devra donc s’ajuster dans le temps, « car de toute façon, on ne pourra voir certains effets que de manière empirique », ajoute le conseiller juridique. Les conventions individuelles signées entre l’entreprise et son employé qui souhaite passer à quatre jours de travail ne sont valables que pour une durée maximum de six mois, ce qui permettra au salarié comme à son entreprise de réévaluer régulièrement la pertinence de son choix.
Emmanuel Macron se rend ce mercredi au Congrès des maires de Fraréunis à Paris. L’occasion pour beaucoup de faire passer un certain nombre de messages à l'exécutif. Comme les maires de Mayotte où le sentiment d'insécurité et l'explosion de la violence observée ces derniers jours est, selon eux, le signe d'une « guerre civile » qui se prépare. Entretien avec Madi Madi Souf, maire de Pamandzi et président de l’Association des maires de Mayotte. Источник
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