Avec notre correspondant en Ukraine, Stéphane Siohan
En Ukraine, Stepan, officier du bataillon Arei de la défense territoriale, fait usage de lance-roquettes multiples quasiment tous les jours avec ses hommes, dans la rude bataille qui fait rage au sud du Donbass. Seulement, l’équipement et les munitions qu’il montre sur son téléphone n’ont absolument rien d’ukrainien : «C’est le prêt-bail des Russes, ironise-t-il. Là, c’est un lance-missile Grad, un trophée piqué aux Russes. On a aussi récupéré 1 200 missiles Grad. Alors, on a tout rapporté, et la première chose qu’on a fait, c’est de tout remettre en état, retaper le lance-roquettes, et ensuite, on installe tout ça sur une Jeep.»
L’officier explique qu’ils réparent tout, repeignent les armes et les customisent : «On ne peut pas faire des Grad à la façon des usines, donc on fait des mini-Grad qui sont ultra-mobiles. Ensuite, on s’approche du front, on tire, et ensuite on part le rapidement possible.»
Bombarder l’ennemi à une distance de 20 kilomètres
Le bataillon Arei, une troupe d’infanterie légère expérimentée, n’est pas doté en armes lourdes par l’armée. L’unité de Stepan fait donc avec les moyens du bord, elle s’est spécialisée dans le recyclage, pas mécontente de jouer un sale tour aux Russes : «Oui, c’est vrai, nous les Ukrainiens, nous sommes des personnes assez économes ! Tout ce qui tombe sous nos yeux, on a envie de le prendre, et on ne va pas se gêner ! Mais attention, je dois dire que tout ce que nous prenons aux Russes, nous le leur rendons !»
Grâce à ce travail de récupération, totalement artisanal, les soldats d’Arei arrivent à bombarder leur ennemi à une distance de 20 kilomètres. Mais ensuite, le plus dur reste à faire, rentrer dans les tranchées, à pied, l’arme à la main.
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