Cette épopée lunaire pourrait redorer le blason d’une politique spatiale russe qui patine depuis la fin de l’URSS. Pour preuve, le programme Luna-25 devait se terminer il y a déjà sept ans. Un retard colossal a été accumulé. La faute à un désintérêt pour l’espace des élites politiques russes.
Isabelle Sourbès Verger est chercheuse au CNRS, spécialisée en politique spatiale. « Si vous regardez le budget spatial russe, dit-elle, depuis des décennies, il tourne autour de cinq milliards de dollars. Le budget spatial américain, il est de l’ordre de 60 milliards de dollars. À la différence des États-Unis ou de la Chine, le programme spatial n’a pas été utilisé comme un fanion de la grandeur nationale. »
Et même si la fin du programme Luna 25 est une pure coïncidence, avec le contexte actuel, selon la chercheuse, la guerre en Ukraine a changé la donne en matière d’espace. La Russie ne va désormais plus coopérer avec les Européens pour ses futures missions lunaires. Terminée aussi la collaboration avec les Américains dans le cadre de la Station spatiale internationale, l’ISS.
« Une coopération nouvelle avec la Chine se met en place, constate Isabelle Sourbès Verger, en particulier dans l’exploration de la Lune. Côté sino-russe, on veut montrer qu’on a un projet différent de celui de la Nasa. Les États-Unis ont affiché leur volonté d’une exploitation commerciale des ressources de la Lune. La Chine et la Russie, eux, vont faire une exploration scientifique de la Lune. »
Compte tenu de cette stratégie, difficile d’imaginer une entreprise commerciale financée par des aides publiques. Ce modèle à l’origine de Space X aux États-Unis est pour l’instant impensable en Russie.
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