Dans la région de l’Évros, même si la taille de l’incendie a nettement réduit, les conséquences de ce feu hors norme sont considérables. Sur une carte de Copernicus [le système européen de surveillance des feux de forêt, NDLR] dans le nord de la Grèce, de la grande ville d’Alexandroupoli jusqu’à la forêt voisine de Dadia, il y a une zone brûlée qui s’étend sur presque tout le territoire de cette région frontalière, comme une sorte de très grosse balafre.
Sur le terrain, en roulant le long de cette même zone brûlée, la nature offre des kilomètres de paysages désolés, ternes, comme si le feu les avait rasés et décolorés. On peut notamment y voir des rangées d’arbres nus sur une terre noircie, parfois grisâtre. Une vue qui contraste avec la couleur verte, intense, qui couvre encore les arbres qui, eux, ont été épargnés par les flammes. Et sur place, même à distance des incendies, et même si l’on finit par s’y habituer, il y a aussi presque partout une persistante odeur de brûlé dans l’air.
L’attente de la pluie pour mettre un terme au feu
Les dernières déclarations des pompiers grecs semblent tout de même aller maintenant dans le sens d’une accalmie. La présence, dimanche 3 septembre dans la soirée, d’une grosse poignée d’avions canadairs sur le tarmac de l’aéroport d’Alexandroupoli – la grande ville la plus proche du sinistre – atteste que la lutte contre le feu se poursuit toujours dans la région. Mais la superficie du front principal a diminué et les flammes se concentrent à présent dans la forêt de Dadia, pas très loin du village frontalier de Soufli.
L’espoir sur place, à présent, se porte sur la pluie, qui pourrait accélérer la fin de cet incendie hors norme. C’est justement ce qu’indiquent les prévisions météo : il pourrait pleuvoir ce lundi ou mardi, ce qui devrait probablement mettre un terme à celui qu’on appelle le plus gros feu jamais « enregistré » dans l’Union européenne, c’est-à-dire le plus gros feu depuis plus de vingt ans.
Un été marqué par les évacuations
Les feux sont un phénomène saisonnier en Grèce, mais le pays en a particulièrement souffert cet été avec 26 morts – dont un groupe de migrants pris au piège par les flammes et deux pilotes de Canadair victimes d’un accident – et avec au moins 150 000 hectares de brûlés à travers le pays, la Grèce en effet n’a pas été épargnée.
L’été ici a aussi été marqué par la multiplication des consignes d’évacuation, comme à Rhodes en juillet, où plus de 20 000 personnes, dont de nombreux touristes, ont dû fuir en urgence face aux feux. Cette politique d’évacuations préventives, elle résulte d’un autre incendie, en 2018, dans le village de Mati. Ce feu avait fait à l’époque une centaine de morts en quelques heures et il représente en Grèce un traumatisme national.
Face aux incendies, les migrants font figure de boucs émissaires
Dans son bureau dont les fenêtres donnent sur le port d’Alexandroupoli, Dimitrios Petrovits gouverneur adjoint de la région grecque de l’Evros rappelle, carte à l’appui, que la zone forestière touchée par les flammes depuis plus de quinze jours, se situe sur une route empruntée par les migrants et demandeurs d’asile pour rejoindre l’Europe. De quoi expliquer que les pompiers aient retrouvé, fin août, les corps calcinés d’un groupe de 18 personnes, dans la forêt de Dadia.
« Cet incendie a été particulièrement dévastateur parce que le vent a rapidement contribué à le rendre incontrôlable. Le vent a soufflé si fort que cela créait ou que cela ravivait régulièrement plusieurs incendies différents. Ce feu, on pourrait le comparer à l’hydre de Lerne dans les travaux d’Hercule. Quand vous l’attaquez sur un front, deux ou trois autres fronts apparaissent simultanément, c’est quelque chose d’inédit et de tout à fait catastrophique », détaille Dimitrios Petrovits.
Face à l’ampleur des dégâts, de nombreuses voix se font entendre dans la région pour suggérer l’implication de migrants dans certains départs de feu. Un point de vue dénué de preuves, également relayé par le Premier ministre grec lui-même.
Dans le nord de la Grèce, en plus de détruire la forêt, les flammes ont également attisé un sentiment anti-migrants.
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