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Hévéa: après le marché du caoutchouc, celui du granulé – Chronique des matières premières

todaynovembre 8, 2022 1

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Après avoir donné du caoutchouc pendant de longues années, l’hévéa peut aussi produire de l’énergie. Et offrir un combustible à bilan carbone très réduit. Dans le contexte énergétique tendu actuel, le filon est porteur. 

Il y a un an et demi, les granulés de bois livrés au port de Rotterdam se vendaient à 170 euros la tonne. Aujourd’hui il en coûte 550 euros aux importateurs européens. C’est dire si le marché est plus que porteur dans un contexte où les prix du gaz se sont envolés. Surtout quand le prix du bois utilisé n’a pas augmenté. Ce qui est précisément le cas de l’hévéa sur le continent africain, contrairement à d’autres bois européens, soumis à une forte demande.  

L’hévéa, réputé pour son caoutchouc, a aussi une seconde vie. Après 35 ou 40 ans, une plantation n’est plus assez productive et donc condamnée à l’abattage. Dans certaines exploitations les déchets sont voués à être décomposés sur place, et font office d’intrants. Mais en Côte d’Ivoire, premier producteur de caoutchouc du continent, ou au Cameroun, des industriels ont lancé des projets pour transformer les résidus en combustible. Soit sous forme de copeaux, pour alimenter des centrales biomasse en Europe, soit sous forme de granulés de bois.

► À lire aussi : Côte d’Ivoire : l’hévéa et ses paradoxes

Des granulés d’hévéa made in Cameroun 

La Compagnie générale des granulés (CGG) s’est ainsi lancée sur le marché et exporte depuis un an des granulés, issus de plantation de la société Hevecam. Objectif pour l’année 2023 : transformer 50 000 tonnes d’hévéas arrivés en fin de vie. La production actuelle est achetée pour moitié localement pour des activités de séchage ou de chauffage. L’autre partie est exportée. 

Ce nouveau débouché pour l’hévéa pourrait peut-être finir par tirer à la hausse le prix de l’hévéa, explique un expert de la filière, mais aussi avoir un effet positif sur les autres essences. « La crise énergétique actuelle pourrait pousser à la valorisation des rebus des autres scieries d’Afrique centrale », explique Benoît Jobbé-Duval directeur de l’Association technique internationale des bois tropicaux (ATIBT). Les pays du bassin du Congo travaillent en effet à transformer plus de grumes localement, dans l’objectif de ne plus exporter de bois brut. Ce qui impliquerait en bout de chaîne un volume de déchets important à récupérer dans les scieries et à valoriser.  

Le contre-plaqué d’hévéa, un autre défi 

Le combustible d’hévéa a l’avantage d’être un bon élève en matière de décarbonation. Puisque, étant issu d’un déchet de bois, il offre un bilan carbone neutre ou négligeable. Un bon point à l’heure où les préoccupations climatiques prennent de plus en plus de place.

L’avenir de l’hévéa africain sera peut-être un jour aussi le contre-plaqué, sur le modèle de ce qui se fait en Asie du Sud-Est, notamment en Thaïlande. Mais cette transformation nécessite des équipements industriels plus lourds que la transformation en combustible. Et un volume de bois arrivé à maturité suffisant pour garantir un approvisionnement des usines sur le long terme.

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