Un sommet bancaire s’est ouvert le 2 novembre à Hong Kong. De grands noms de la finance mondiale sont réunis, y compris des dirigeants de Wall Street. Les présidents de Goldman Sachs, de JP Morgan Chase ou encore du plus important gestionnaire d’actifs au mondeBlackrock y interviennent. La priorité pour Hong Kong lors de ce rendez-vous est de rassurer les financiers et redonner du lustre à la réputation de la place hongkongaise.
Il faut rassurer, car ces dernières années ont été houleuses. Après les manifestations pro-démocratie réprimées en 2019, la pandémie de Covid-19 est arrivée et les restrictions sanitaires avec. Cela a provoqué un exode des talents et pesé sur l’économie de la ville.
Au troisième trimestre, le PIB de Hong Kong a chuté de 4,5%, selon des données préliminaires. La Bourse a même été l’une des moins performantes du monde. Elle accuse une baisse de plus de 50% cette année et a atteint son pire niveau depuis 2009. La place financière est même descendue du podium du Global Financial Centres Index. En septembre 2022, dans ce classement qui évalue la compétitivité des centres financiers, Hong Kong a été relégué à la quatrième place.
Singapour prend la troisième place mondiale et la première place financière d’Asie
Singapour a été plus prompt à assouplir les mesures sanitaires liées au Covid-19. Et peut-être n’est-ce qu’un hasard du calendrier, au lendemain de la publication de ce classement, John Lee, le chef de l’exécutif de Hong Kong annonçait la suppression de la quarantaine obligatoire pour les personnes arrivant de l’étranger. C’est un point essentiel pour les entreprises. Mais toutes les mesures n’ont pas disparu : port du masque à l’extérieur, passe vaccinal, tests fréquents à l’arrivée et interdiction d’aller dans des bars ou des restaurants les trois premiers jours.
Les invités de ce sommet bancaire bénéficient d’un régime de faveur. Pas de bars en ville, mais ils peuvent déjeuner ensemble à l’hôtel dans des espaces réservés, et un banquet d’ouverture était prévu. S’ils sont testés positifs pendant leur séjour, ils peuvent aussi partir sans passer par la case quarantaine à condition de le faire en vol privé.
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Aux conditions sanitaires, s’ajoutent des tensions politiques
La présence de dirigeants de grandes banques américaines a même suscité de vives critiques aux États-Unis. Des élus démocrates ont estimé que « leur présence ne servait qu’à rendre légitime le démantèlement rapide de l’autonomie de Hong Kong, de la liberté de la presse et de l’État de droit ». John Lee, le dirigeant de Hong Kong qui a chanté les louanges de son territoire auprès des banquiers, est d’ailleurs sanctionné par Washington pour son rôle dans la répression. Il reçoit donc les patrons de géants bancaires chez qui il ne peut pas ouvrir de compte.
La défiance de la part des États-Unis tend encore à s’accroître
Il y a quelques jours, Washington a réprouvé le fait que Hong Kong n’ait pas pris de mesure contre un yacht qui appartiendrait à un oligarque russe visé par des sanctions. Or, Transparency international estime que cela fait de Hong Kong « une option encore plus séduisante pour les élites russes » car il y serait « aisé de constituer des sociétés fictives ».
Cela dit, si Hong Kong cristallise des relations de plus en plus tendues entre Pékin et les Occidentaux, et si la page des restrictions sanitaires peine à se tourner, Hong Kong reste une interface, une porte d’entrée lucrative proche de la Chine. Les multinationales font donc face à un dilemme. En tout cas, le patron d’UBS ne semble pas vouloir la claquer. Dans son discours, Colm Kelleher a assuré que les banquiers internationaux étaient « très pro-Chine » mais qu’ils surveillaient de près l’évolution des mesures sanitaires.
► EN BREF
La Fed relève une nouvelle fois ses taux d’intérêts.
Comme attendu, la Réserve fédérale américaine a relevé son taux directeur de 0,75 point de pourcentage. Il se situe désormais entre 3,75 et 4%. C’est son plus haut niveau depuis janvier 2008, avant la crise bancaire et financière. Et la Fed pense qu’elle continuera à les augmenter. Une nouvelle fraichement accueillie par Wall street qui a fini en forte baisse. Le Dow Jones a perdu 1,55%, l’indice Nasdaq a reculé de 3,36%.
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La cheffe du gouvernement italien, Giorgia Meloni se rend, ce jeudi 3 novembre, à Bruxelles pour son premier déplacement à l'étranger depuis son accession au pouvoir. Geste symbolique ou hasard de l'agenda de l'Union européenne ? Entretien avec Daniela Rondinelli, députée italienne au Parlement européen (groupe non-inscrits-indépendant). Источник
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