Hongrie: un modèle démographique qui séduit Giorgia Meloni

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Avec notre correspondante à Budapest, Florence La Bruyère

Réductions d’impôts, allocations, prêts immobiliers, Viktor Orban a mis le paquet pour relancer la natalité en Hongrie. Mais ce modèle a ses limites : il cible la classe moyenne aisée. Les familles pauvres – qui ne paient pas d’impôts – n’ont pas droit aux aides. 

Prêt effacé

Dix millions de forints, environ 30 000 euros, grâce à cette somme prêtée par le gouvernement, Aniko Szasz et son mari ont pu agrandir leur maison. Et après la naissance de leur troisième enfant, le prêt a été effacé : « Ce dispositif, c’est vraiment très utile, ça nous a beaucoup aidés ! », dit Aniko Szasz.

Il y a aussi ces réductions d’impôts pour les familles qui ont au moins trois enfants. Quand on en a quatre, comme Zsuzsa Toth, on ne paie plus du tout d’impôt sur le revenu : « C’est cette mesure du gouvernement, dit-elle, la réduction d’impôts, qui a vraiment motivé les gens à avoir un troisième enfant. »

Conséquence : le nombre de naissances augmente. Et le taux de fécondité est passé de 1,23 à 1,59, ce dont Viktor Orban se félicite : « Cent cinquante quatre mille enfants sont nés, grâce à la politique d’aide aux familles. Ce succès nous rend heureux ! »

La population diminue

Malgré cela, la population diminue. En dix ans, le pays est passé de 10 millions à 9,6 millions d’habitants. Et le Premier ministre le reconnaît : « On a ralenti le déclin démographique, mais on n’a pas renversé la tendance. »

Il faut dire que les cadeaux du gouvernement ont surtout ciblé les familles aisées. Les ménages pauvres, qui ne paient pas d’impôt, n’y ont pas droit. Et près d’un million de Hongrois a quitté le pays. Un exode qui risque de continuer, en raison de l’effondrement du système de santé et de l’éducation nationale.

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