Au Nigeria, des inondations historiques ont fait au moins 600 morts et près de deux millions de déplacés à travers le pays. Les communautés établies le long du fleuve Niger et de ses affluents ont presque tout perdu et notamment leur moyen de subsistance, leurs cultures vivrières, ravagées par les eaux juste avant la récolte.
De notre correspondante à Lagos,
Quelques sacs remplis de racines de manioc, c’est tout ce que les agricultrices ont pu sauver, autour de la rivière qui traverse la ville d’Otuoke. Les femmes se sont installées au bord de la route pour essayer de vendre cette maigre récolte. « Regardez-moi, je n’ai même plus de vêtements à me mettre sur le dos. Voyez mon matelas, nous dormons sur la route ! Nous avons tout perdu, toutes nos réserves nourriture. Nous nageons pour récolter notre manioc, on entre dans l’eau avec nos sacs, on le récolte sous l’eau puis on nage péniblement pour revenir ici ! », explique l’une d’entre elles.
À quelques kilomètres de là, sur la ferme de Chief Inetimi Oru, les dégâts se chiffrent en milliers d’euros. Le vieil homme a perdu cinq hectares de plantains et deux hectares de manioc. Lui et sa femme ont passé plusieurs jours à essayer de sauver leurs 7 500 poules et poulets de la noyade, mais une mystérieuse maladie les a finalement emportés, en plein pic de l’inondation. « Mon voisin m’a informé qu’ils commençaient à perdre ses volailles. Et quand ça a commencé ici aussi, je me suis dit « Oh ! Les problèmes arrivent ! » Les professionnels parlent d’une grippe aviaire, mais je n’y crois pas. J’ai l’impression que ce qui a pu tuer ces poulets, ce sont plutôt les moustiques. Et puis il était impossible de trouver de la nourriture pour eux dans la région, puisque les routes étaient complètement coupées, donc on faisait ce qu’on pouvait pour les nourrir. Ensuite, notre puits est complètement submergé par l’eau. Donc c’est très difficile d’avoir de l’eau qui ne soit pas toxique. Mais je n’avais pas le choix, c’est celle-là que j’ai donné à boire à mes poulets », raconte-t-il.
Cette catastrophe a évidemment fait bondir les prix de la nourriture dans la région et pourrait mettre encore plus de Nigérians dans une situation d’insécurité alimentaire. Matthias Schmale, le coordinateur des affaires humanitaires au Nigeria, était en visite dans la région de Bayelsa : « Nous, les Nations unies, nous estimons qu’il y avait plus de 19 millions de personnes en situation d’insécurité alimentaire au Nigeria, avant même ces inondations. Je pense qu’il est trop tôt pour spéculer sur les chiffres qu’on aura après cette catastrophe qui a détruit de nombreuses fermes… Mais les cultures qui étaient sur le point d’être récoltés sont effectivement détruites, donc c’est sûr qu’il y aura des gens qui auront faim dans les deux prochains mois à cause de ça. »
Les inondations ont détruit plus de 500 000 hectares de cultures à travers tout le Nigeria.
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