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Inondations au Nigeria: les sinistrés restent livrés à eux-mêmes – Reportage Afrique

todaynovembre 21, 2022

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Au Nigeria, des inondations ont fait au moins 600 morts et près de deux millions de déplacés à travers le pays. Plusieurs semaines après le pic de la crise, l’eau n’est toujours pas complètement redescendue, et de nombreux déplacés sont totalement livrés à eux-mêmes, malgré le risque sanitaire. Dans l’État de Bayelsa, dans le delta du Niger, les rivières sont entièrement sorties de leur lit et ont tout envahi.

De notre correspondante dans la région, 

Les déplacés ont trouvé refuge où ils ont pu – sur une route restée sèche, ou bien sur les gradins en plastique qui entourent le square Dame Patience Jonathan, à Otuoke. Lorsqu’elle veut quitter cet abri pour rejoindre la route, Stella monte à bord d’une pirogue en bois pour ne pas se mouiller les pieds : « On était en train de dormir quand l’eau a envahi notre maison, raconte-t-elle. Nous avons dû nous enfuir en pleine nuit et grimper jusqu’ici. Il y a beaucoup de moustiques qui nous piquent et nous empêchent de nous reposer. Nous n’avons ni gaz, ni kérosène, et on doit utiliser l’eau de l’inondation, même pour boire ! Il n’y a pas d’eau fraiche. »

► À lire aussi : Inondations au Nigeria : dans le delta du Niger, le désarroi des victimes encore sous l’eau

En plus du risque de paludisme, les inondations ont provoqué une recrudescence du choléra, qui a tué au moins 465 personnes et affecté 18 000 autres depuis le mois de janvier au Nigeria, selon l’ONU. La maison de Zoé Christian est encore complètement submergée, elle vit pour l’instant dans un immeuble voisin : « Nous n’avons reçu aucune aide. On utilise l’eau qui a envahi notre cour pour nous laver, faire la vaisselle. L’eau est montée si vite… on n’a rien pu sauver. »

Les autorités de l’État de Bayelsa ont ouvert un camp au centre de la capitale régionale de Yenagoa, mais la plupart des sinistrés ont dû se débrouiller par leurs propres moyens. « Quelqu’un nous a conseillé de construire une plateforme en bois à l’intérieur de notre maison, pour protéger nos affaires, explique James, un professeur à l’université d’Otuoke. Mais au bout de deux jours, tout s’est effondré et toutes nos affaires sont tombées dans l’eau. Mes livres, nos vêtements, notre nourriture… Moi, ma femme et mes enfants avons dû partir dormir ailleurs, mais l’eau est arrivée là-bas aussi. Nous nous sommes encore déplacés, mais là aussi ça a été inondé ! Nous en sommes au troisième endroit. »

► À lire aussi : Inondations au Nigeria : les autorités conspuées pour leur manque de préparation

Dans cette région pétrolifère, l’inondation a répandu un peu partout le pétrole brut échappé des oléoducs endommagés. James espère trouver une nouvelle location pour sa famille, dans une zone moins exposée. Mais pour ses voisins, la question ne se pose même pas : « Beaucoup de gens calculent par rapport aux grandes inondations de 2012 et ils se disent que ça n’arrivera pas avant au moins dix ans. Mais moi, j’essaie de leur dire que c’est une conséquence du changement climatique, et donc que ça peut arriver de nouveau dès l’année prochaine ! »

Près de deux millions de personnes ont été déplacées par les inondations au Nigeria, dont au moins 840 000 enfants selon l’Unicef.

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