Une pelleteuse jaune est en train de détruire un reste de mur en briques rouges où des échelles et des têtes de mort ont été taguées à la bombe noire. Pour la première fois depuis la fin de la guerre civile, le mur de la paix n’est plus nécessaire pour assurer le calme entre les catholiques et les protestants.
Seamus Corr coordonne le chantier : « Avant, pour passer dans l’autre communauté, il fallait faire tout le tour. On a retiré les barreaux des fenêtres de toutes les maisons. Maintenant, il y a moins de dix incidents par an contre dix par nuit à l’époque. On a fait énormément de progrès. Le gars qui conduit la pelleteuse là-bas est un ancien prisonnier loyaliste. Moi, je suis un républicain. Il le sait et ça marche entre nous. »
Convaincre
Si ça marche, c’est que derrière cette destruction de quelques minutes, il y a plus de dix ans de préparation en amont. Seamus a mené un gros travail de terrain avec son association Blackmountain, du nom de la montagne qui surplombe ce quartier résidentiel défavorisé à l’ouest de Belfast : « Dans les années 1970-80, il y avait énormément d’affrontements ici. »
Avec du porte-à-porte, des soirées débats et des événements, l’association a réussi à convaincre les locaux. « Il y a eu de la souffrance des deux côtés. Les hommes sont très réticents à l’idée de parler. Voilà pourquoi on a créé un programme pour eux en particulier. Des anciens combattants, des détenus… Ils se sont liés d’amitié maintenant. Je dirais que c’est un marathon plutôt qu’un sprint. L’objectif de détruire les murs d’ici à 2023 n’était pas réaliste. Les conditions ne sont pas encore réunies pour que ça arrive. »
À côté du chantier, une messe se termine dans une petite église. Ce sont surtout les catholiques comme Cecilia et Patsy qui ne veulent plus de mur puisqu’ils sont désormais majoritaires en Irlande du Nord et ne ressentent plus le besoin de se barricader. « Ce serait super pour les deux communautés que les jeunes ne vivent plus dans la même crainte que nous en grandissant, raconte Patsy. Le frère de Cecilia a été assassiné pendant les Troubles. Donc nous on a de l’amertume mais je pense que ça va changer pour les plus jeunes. » Cecilia explique : « Les maisons fouillées, les meurtres… On a traversé tout ça. Les choses avancent mais je pense que ce n’est pas pour demain. »
Beaucoup de tensions
Avant d’enlever tous les murs de la capitale, il faudra lutter contre la précarité qui les entoure et qui nourrit les stéréotypes des deux côtés, conclut Johnny Byrne, enseignant à l’université d’Ulster, dans ses recherches : « Nous n’aurons pas notre grand jour comme le « mur de Berlin ». La réalité c’est qu’ils se situent dans certains des quartiers les plus instables et défavorisés d’Irlande du Nord en matière de chômage, santé, alcool, violence, groupes paramilitaires… Tous ces problèmes qui existent des deux côtés. Par-dessus ça, il y a les tensions autour du Brexit, du protocole, du référendum pour une Irlande réunifiée. Donc la communauté protestante loyaliste et unioniste se sent très vulnérable et menacée. Ils refusent d’évoquer la destruction du mur parce que leur crainte que leur communauté disparaître avec. »
Pour éviter de laisser un terrain vide et beaucoup d’interrogations, plusieurs centres communautaires vont être construits à la place murs dans des zones sensibles. L’idée c’est que catholiques et protestants sortent de leurs quartiers pour venir travailler ensemble, faire du sport et se mélanger parfois pour la première fois.
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