La Russie prolonge de trois mois la détention d’un journaliste du «Wall Street Journal»

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La décision était attendue. Cela fait deux fois que la détention provisoire d’Evan Gershkovich est prolongée, et elle pourrait l’être encore davantage, alors que le journaliste du Wall Street Journal ne connaît toujours pas la date de son procès.

Le reporter de 31 ans a été arrêté fin mars à Ekaterinbourg et incarcéré dans une prison moscovite. Il est accusé d’espionnage, un crime passible de 20 ans de prison en Russie. Le journaliste rejette en bloc ces accusations, qui n’ont d’ailleurs pas été étayées publiquement par les Russes.

Evan Gershkovich est soutenu par son employeur, le Wall Street Journal, mais également par l’administration américaine. Joe Biden a promis, le mois dernier, de tout faire pour sa libération, envisageant « sérieusement un échange de prisonniers » avec Moscou.

Dans un communiqué, le Wall Street Journal fait part de sa déception quant à cette nouvelle prolongation de la détention d’Evan Gershkovich : « Nous sommes très déçus qu’il soit détenu arbitrairement et à tort pour avoir fait son travail de journaliste. Les accusations sans fondement contre lui sont catégoriquement fausses et nous continuons de plaider pour sa libération immédiate. Le journalisme n’est pas un crime. »

L’incarcération d’un journaliste étranger dûment accrédité par les autorités russes est sans précédent depuis la fin de la Guerre froide. Elle intervient à un moment de grandes tensions entre les États-Unis et la Russie, notamment autour de la guerre en Ukraine.

Un porte-parole du département d’État américain a appelé la Russie à « libérer immédiatement Evan et à libérer le citoyen américain détenu à tort Paul Whelan », du nom d’un ancien militaire déclaré coupable d’espionnage et condamné, en juin 2020, à seize années de prison.

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