Un homme avec un drapeau arc-en-ciel sur le dos, hésitant devant trois portes différentes de toilettes et Robert Fico arrive dans le champ de la caméra pour expliquer que les progressistes ne savent plus « qui est garçon, fille ou hélicoptère » et que son parti « rejette l’idéologie du genre à l’école », tout en concluant que « le mariage ne peut être qu’une union entre un homme et une femme ».
Quinze secondes d’un clip de campagne d’un parti qui se dit social-démocrate mais dont les lignes sont proches de l’extrême droite, avec une rhétorique anti-LGBT+ dans ce pays endeuillé l’année dernière par une attaque homophobe à Bratislava, antimigrants, anti-Otan, avec aussi des positions favorables à la Russie et à l’arrêt de l’aide militaire à l’Ukraine voisine, rapporte notre correspondant à Bratislava, Alexis Rosenzweig.
Liens avec la criminalité organisée
Contraint de quitter le pouvoir après l’assassinat d’un journaliste d’investigation en 2018 qui enquêtait sur les liens troubles entre des hommes d’affaires, des hommes politiques et d’autres hauts fonctionnaires, Robert Fico joue son va-tout pour redevenir Premier ministre. Quitte à féliciter un collègue d’avoir frappé un concurrent venu perturber sa conférence de presse, quitte aussi à traiter l’actuelle présidente de la République d’« agent des États-Unis » ou d’« enfant de George Soros », le milliardaire américain. Zuzana Caputova vient de déposer une plainte pour diffamation.
Mais il en faudra plus pour intimider Robert Fico, à moins de deux semaines d’un scrutin qui s’annonce crucial pour la Slovaquie et ses 5,5 millions d’habitants. Les sondages donnent son parti le Smer-SD gagnant des élections anticipées, après la chute du gouvernement anticorruption l’année dernière. Et ce malgré les accusations de corruption à l’encontre de Robert Fico et de son ministre de l’Intérieur, inculpés pour formation de groupe criminel organisé.
Russophile
Un scrutin qui pourraient donc voir la Slovaquie changer de cap sur l’Ukraine, alors que jusqu’à présent, le gouvernement pro-occidental de Bratislava a démontré un soutien fort à son voisin oriental. Robert Fico lui n’hésite pas à reprendre la rhétorique pro-Kremlin. « La guerre en Ukraine a commencé en 2014 lorsque les fascistes ukrainiens ont tué des victimes civiles de nationalité russe », a-t-il affirmé dans une vidéo, répétant des affirmations russes.
L’ancien Premier ministre s’est également engagé à « cesser immédiatement toute livraison d’aide militaire à l’Ukraine », s’oppose à la candidature de Kiev à l’Otan et dénonce les sanctions de l’UE à l’encontre de la Russie. Un discours qui trouve de la résonance dans la population de ce pays réputé pour sa russophilie.
C'est une élection interne stratégique. On pense d'abord au Rassemblement national qui a remporté 2 postes de vice-président, une vraie reconnaissance pour le parti de Marine Le Pen qui veut à tout prix se crédibiliser. On a donc vu des élus RN présider des séances de l'Assemblée. Une première. Sébastien Chenu et Hélène Laporte ont été élus grâce aux votes de députés Républicains ou de Renaissance, ce qui avait déclenché […]
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