Dans la petite ferme laitière d’Elisa Manig, il y a toujours du passage. Et tous les produits, souvent commandés par des clients fidèles, sont vendus le jour-même. Elisa gère l’exploitation avec son père, enchaînant, au même rythme doux, les activités rituelles quotidiennes : travail à l’étable, traite, sortie des vaches au pâturage, fabrication des fromages et vente au public. Ritournelle de la vie d’une jeune paysanne douée et passionnée par son métier.
Après des études aux États-Unis qui la destinaient à devenir radiologue, Élisa Manig, 27 ans, a finalement fait un tout autre choix. En 2019, de retour dans les vallées où elle a grandi, elle a créé, avec l’aide de son père, l’Azienda Agricola Manig, où elle élève seize vaches et six veaux pour produire du lait, des fromages, dont de la mozzarella, et aussi des yaourts. Tout est vendu directement à la ferme. En privilégiant la vente de proximité de produits de qualité, et en associant le bouche-à-oreille à une savante communication sur les réseaux sociaux, Elisa a su asseoir la (bonne) réputation de sa ferme laitière.
Autrefois, par ici, ils étaient tous paysans. Aujourd’hui, c’est un métier rare, qui suscite curiosité et fascination, a fortiori quand il est pratiqué par une jeune femme, et par choix. Mais j’ai le sentiment que de plus en plus de gens comprennent la beauté de l’agriculture et aspirent aussi à bien se nourrir, pour leur santé et le plaisir du goût… C’est un travail dur, mais qui donne aussi beaucoup de satisfactions et de gratifications. Chaque jour, j’ai hâte de me réveiller pour retrouver mes vaches et commencer les activités…
Série : « Les sons de la terre »
À travers le quotidien de quatre agricultrices, cette série retrace la culture paysanne des vallées du Natisone et la vie passée d’un de ses villages : Topolò. Rétives à l’industrialisation de l’agriculture par leur nature même, les vallées du Natisone, dans le Frioul, à la frontière de l’Italie et de la Slovénie, ont aussi été marquées par une émigration massive. Dans ce territoire déserté, où les bois recouvrent les terres autrefois cultivées, quatre femmes, de générations différentes, ont fait le choix de rester ou de revenir, pour pratiquer une agriculture respectueuse de l’environnement. Élevage de chèvres ou de vaches, viticulture, récolte d’herbes sauvages et préparation de recettes traditionnelles. La série « Les sons de la terre » les accompagne de l’aube à la nuit.
« Les sons de la terre », série réalisée et présentée lors de la 27e édition du festival Stazione di Topolò/Postaja Topolove, a donné lieu à des écoutes et à des créations visuelles collectives avec les habitants et les festivaliers.
Tous les enregistrements de cette série ont fait l’objet de séances d’écoute, d’ateliers et de présentations publiques dans le cadre du 27e Festival d’art international Stazione di Topolò /Postaja Topolove. À partir des sons du quotidien des agricultrices, collectés et édités par Monica Fantini et Luca Rullo, les artistes Elena Rucli et Laura Savina, membres du collectif Robida, ont réalisé des créations visuelles et animé des ateliers de peinture avec les festivaliers. Un travail collectif restitué à travers des mosaïques, qui illustrent aujourd’hui les épisodes.
► Le festival Stazione di Topolò/Postaja Topolove
Rencontres, concerts, danse, installations sonores, séances d’écoute, lectures, conférences, expositions… Fondé en 1994 par un collectif d’habitants qui y résident encore, le festival international d’art Stazione di Topolò/Postaja Topolove transfigure chaque été en juillet ce village déserté de moyenne montagne, à la frontière de l’Italie et de la Slovénie. Accueillis en résidence, des centaines d’artistes du monde entier sont invités à investir les lieux pour échanger, créer et se produire. Les propositions artistiques du festival résonnent toujours avec le territoire et sa symbolique, liée à la frontière, l’étranger, l’absence, l’omniprésence du bois et la renaissance.
► Le collectif Robida
Depuis 2014, de jeunes artistes, résidant à Topolò et réunis au sein du collectif Robida, s’associent au festival. Alliant leur attachement à cette terre à leur art, ils publient des revues d’art, de poésie − en italien et en slovène −, réalisent des installations et organisent des projections et des promenades sur les sentiers forestiers secrets autour du village.
Écouter le monde : une plateforme participative pour envoyer des cartes postales sonores
Écouter le monde est une émission radiophonique en miniature, en réécoute en podcast ici, mais aussi une plateforme sonore participative consacrée à l’écoute et à la création sonore. Elle archive et met à disposition en libre accès plus de 200 enregistrements sonores envoyés du monde entier, et propose aussi des cartes postales sonores. Chaque épisode de cette série se décline ainsi en carte postale sonore et numérique, composée d’un son et d’une image, laquelle a été inspirée aux artistes Laura Savino et Elena Rucli par les fragments sonores de la vie quotidienne des vallées du Natisone. Des cartes à envoyer depuis votre ordinateur ou votre smartphone, avec un message personnalisé.
Découvrez la carte postale sonore lié à cet épisode ici
Equipe de production – Unité de création – RFI
Conception et réalisation : Monica Fantini
Prise de son : Monica Fantini et Luca Rullo
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Financé par le programme IMCAP de l’Union européenne
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