« Nous sommes tous Jamshid Sharmahd, car nous ne nous battons pas que pour toi, papa. Ce combat est pour toi mais pour nous tous. Car ce qui t’est arrivé peut nous arriver à tous, Car personne n’est en sécurité. » Gazelle Sharmahd, la fille de Jamshid Sharmadh qui vit à Los Angeles, n’a pas pu faire le déplacement à Berlin. Elle a envoyé un message vocal aux organisateurs de la manifestation devant le ministère allemand des Affaires étrangères, rapporte notre correspondant à Berlin, Pascal Thibaut.
Depuis des mois, la jeune femme se bat pour la libération de son père. Jamshid Sharmadh, condamné à mort, est en mauvaise santé. Début juillet, l’homme de 68 ans avait été autorisé à appeler sa femme aux États-Unis et a également parlé à sa fille après deux ans. La voix cassée, il lui a demandé de la sortir de sa prison. Gazelle Sharmahd s’est demandée s’il ne s’agissait pas d’un adieu.
Contribution à la création d’un site internet pour un groupe d’opposition
Il a été jugé pour avoir participé, selon la justice iranienne, à un attentat contre une mosquée à Chiraz, dans le sud de l’Iran, qui avait fait 14 morts et 300 blessés en avril 2008. Sa famille rejette toutes les accusations.
Ce développeur de logiciels avait contribué à la création d’un site internet pour un groupe d’opposition iranien en exil connu sous le nom de Tondar et considéré comme « terroriste » par Téhéran. Lors de son procès, il a été reconnu coupable de « corruption sur terre », un des chefs d’accusation les plus graves en Iran.
Selon sa famille, Jamshid Sharmahd, qui avait immigré en Allemagne dans les années 1980 avant de s’installer aux États-Unis, a été enlevé par les forces de sécurité iraniennes aux Émirats arabes unis, avant d’être conduit en Iran, en transitant par Oman. L’Iran avait alors fait état d’une « opération complexe », sans jamais préciser les circonstances de sa capture.
Amnesty International a dénoncé une « disparition forcée » suivie d’un « procès manifestement inéquitable » et d’actes de torture.
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« L’inaction des gouvernements Merkel et Scholz »
Mais il est clair que Téhéran cherche à négocier et arracher quelque chose à Berlin. Sa famille ignore son lieu de détention et, comme les manifestants, reprochent au gouvernement allemand son inaction. « Il n’y a pas de pression. Un citoyen allemand a été kidnappé et c’est comme si rien ne s’est passé », déplore sa fille Gazelle.
« Nous sommes surpris, choqués et déçus par l’inaction des gouvernements Merkel et Scholz, a résumé Daniela Sepehri, elle-même d’origine iranienne et qui a organisé la manifestation. Je ne peux vraiment pas comprendre pourquoi la libération de ses propres concitoyens ne sont pas suffisamment importants pour le ministère des Affaires étrangères et la chancellerie allemande. »
Le gouvernement a rejeté ces critiques et assure au contraire « utiliser tous les canaux » et « s’engager de toutes (ses) forces » pour « empêcher l’exécution » de Jamshid Sharmahd, a indiqué à l’AFP un porte-parole du ministère des Affaires étrangères.
Inquiétudes accrues depuis l’exécution d’un irano-suédois pour « corruption sur terre »
Si la plupart des prisonniers étrangers sont détenus à la prison d’Evin à Téhéran, aucune information n’a filtré quant à la présence éventuelle de Jamshid Sharmahd dans cet établissement pénitentiaire.
Les craintes pour sa vie se sont accentuées depuis que l’Iran a exécuté en début d’année le dissident irano-suédois Habib Chaab, également condamné pour « corruption sur terre » et qui, selon Amnesty, a été enlevé en Turquie en octobre 2020 pour être jugé en Iran. Un autre citoyen irano-suédois, l’universitaire Ahmadreza Djalali, arrêté en Iran en 2016 et condamné à la peine capitale pour des charges similaires en 2017, risque toujours la pendaison.
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