Avec notre correspondante à Rome, Blandine Hugonnet
C’est une mesure surprise annoncée par le gouvernement de Giorgia Meloni le 7 août, après le dernier Conseil des ministres avant la pause estivale. Une taxe exceptionnelle sera instaurée sur les bénéfices faits par les banques italiennes, qui se sont envolés ces derniers mois.
La réflexion de l’exécutif d’extrême droite est simple. La hausse des taux d’intérêt, décidée par la Banque centrale européenne, a permis au secteur bancaire de gonfler ses taux d’emprunts, sans pour autant répercuter ses marges sur les comptes de ses clients et ainsi de remplir ses caisses. Et ce, en pleine inflation. « Il suffit de regarder les bénéfices des banques au premier semestre […] pour se rendre compte qu’il ne s’agit pas de quelques millions, mais de milliards », s’est justifié le vice-Premier ministre Matteo Salvini.
Des bénéfices nets en hausse
Pour le gouvernement italien, il est donc temps de leur imposer une contribution. Pour les banques qui affichent des superprofits, Rome prévoit de les taxer à hauteur de 40%. Il faut dire que les deux principales banques de la péninsule ont vu leurs bénéfices nets bondir de 80% pour Intesa Sanpaolo et à près de 4,5 milliards d’euros pour Unicredit.
Au total, deux à trois milliards d’euros seraient récoltés d’ici à l’été 2024. Cette somme sera destinée à une réduction de charges fiscales et des taux d’emprunts afin d’aider les ménages et entreprises italiennes qui subissent l’inflation. Elle servira aussi à assurer le prochain budget italien alors que le PIB du pays recule.
Cette taxe inattendue sur les superprofits bancaires n’est pas sans conséquences et provoque un trou d’air sur les marchés financier depuis ce matin. L’annonce du gouvernement a pris de court le secteur et les analystes. « C’est une mauvaise nouvelle inattendue qui déclenche une réaction négative des marchés », ont commenté les experts de Banca Akros, estimant que le bénéfice par action des banques sera amputé de 7% en moyenne. À la Bourse de Milan, l’ensemble des actions bancaires chutaient. Vers 13h00 (11h00 TU), les deux premières banques Intesa Sanpaolo et Unicredit perdaient respectivement 8,6% et 7%. Monte dei Paschi di Siena dévissait de 10,2%, Bper Banca de 10% et Banco Bpm de 8%.
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