Il y a un an, le 24 novembre 2021, 27 migrants, 27 exilés, se sont noyés suite au naufrage de leur embarcation entre la France et le Royaume-Uni, malgré leurs appels à l’aide. Vingt sept personnes, et même 31 en comptant celles dont les corps n’ont pas été retrouvés. Il leur a été rendu hommage ce 24 novembre à Paris, Londres et Dunkerque, pas très loin de la plage d’où ils ont embarqué. Quelques centaines de personnes ont défilé silencieusement de l’hôtel de ville de Dunkerque à la plage de Malo-les-Bains, entre tristesse et colère.
Lire la suite
C’est à la lumière des bougies qu’elles tenaient à la main que 200 à 300 personnes ont marché jusqu’à la plage de Malo-les-Bains, pas très loin de l’endroit où les hommes, les femmes et l’enfant disparus en mer il y a un an avaient embarqué pour essayer d’avoir une vie meilleure.
« Ce sont des hommes, des femmes et des enfants, et il ne faut jamais oublier ça, affirme l’ancien maire de Grande-Synthe, aujourd’hui député européen Europe Écologie-les Verts, Damien Carême au micro d’Eric Chaurin de RFI. Près d’1,4 milliard d’euros depuis 1995 ont été dépensés pour garder la côte à Calais. Est-ce que cet argent ne serait pas mieux utilisé pour mieux accueillir plutôt que de laisser les gens dans l’errance, plutôt que de les harceler sans arrêt, plutôt que de confisquer leurs effets personnels et d’avoir une politique qui est à l’encontre des conventions internationales ? Ça, c’est la première chose, c’est de ne pas oublier ces hommes, ces femmes et ces enfants. »
Marche vers la plage de #Dunkerque pour rendre hommage aux 27 hommes, femmes et enfants qui ont péri en mer il y a juste un an. Après les révélations de @lemondefr, il faut que les responsables soient interrogés et jugés : du fonctionnaire du CROSS aux ministres pic.twitter.com/UMz9WHyIi7
— Damien CAREME 🌍 (@DamienCAREME) November 24, 2022
►À lire aussi : Migrants: Londres augmente ses versements à la France pour enrayer les traversées de la Manche
Rien n’a changé un an plus tard
Ne pas oublier non plus que leur mort aurait pu être évitée si les appels de détresse qu’ils ont lancés cette nuit-là avaient été pris au sérieux par les opérateurs du Cross, le Centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage maritimes du Cap Gris-Nez, chargé de coordonner les secours. Les gendarmes chargés d’enquêter sur les circonstances de ce naufrage mettent en cause le comportement des sauveteurs français, rapportait le quotidien Le Monde qui a consulté une note de synthèse de la section de recherches de la gendarmerie maritime de Cherbourg (Manche). Le Cross a ainsi refusé d’envoyer un navire de secours, malgré les demandes insistantes des sauveteurs britanniques.
► À lire aussi : une enquête révèle des dysfonctionnements graves des secours français dans la Manche
Certains médias comme Le Monde ou Le Canard enchaîné ont révélé le contenu et la chronologie des terribles échanges. Claire Millot, bénévole au sein de l’association Salam, est encore sous le choc après leurs révélations : « Quand on entend quelqu’un qui dit : ‘‘T’as les pieds dans l’eau, tant pis, tu ne seras pas sauvé, je ne t’ai pas demandé de partir’’; quand on entend qu’ils disent : ‘‘Flamant [un patrouilleur français, NDLR] est en route pour les secourir’’, et au cargo qui passe : ‘‘Non non, vous pouvez passer votre route, il y a des sauveteurs qui arrivent’’ et que ce n’est pas vrai, qu’il n’y a aucun canot de sauvetage qui est envoyé, on se dit : mais c’est ahurissant, ce n’est pas possible ! »
Et pourtant, un an après, rien n’a changé et tout est réuni pour qu’un nouveau drame survienne.
Depuis janvier, l'Autriche a enregistré 96 000 demandes d’asile, selon le chancelier autrichien. Un chiffre qui a plus que doublé par rapport à l’an passé et qui dépasse déjà celui de l’année 2015. Pour faire face à cette affluence, les candidats à l’asile, lorsqu’ils arrivent, sont envoyés dans des « zones d’attente », installées partout dans le pays. De notre correspondante à Vienne,De larges préfabriqués blancs, entourés de barrières, se dressent le long d’une route […]
Lire la suite De notre envoyé spécial à Taegh,Il faut cheminer sur une route poussiéreuse qui serpente entre de vieilles maisons de pierre. Puis, c’est le sommet de la colline, et, juste en face, les positions militaires tenues par l’Azerbaïdjan.« Vous voyez cet arbre là-bas ? Là-bas sur la colline, juste […]
La mode est un mensonge auquel tout le monde veut croire. Les symptômes du mal sont connus : nous recherchons l’originalité et nous voilà soumis à l’uniforme de la dernière nouveauté, oubliant notre sens critique et notre crainte du ridicule.
Post comments (0)