Dix ans après la venue du pape François à Lampedusa, son appel à lutter contre la « mondialisation de l’indifférence » résonne encore, mais les drames qui se succèdent en Méditerranée montrent encore combien les consciences se sont endormies. Et c’est ce que déplore Don Mattia Ferrari, l’aumônier de l’ONG de sauvetage Mediterranea Saving Humans.
« Normalisation de l’inhumanité »
« Ce qui a changé depuis dix ans malheureusement est cette normalisation de l’inhumanité, affirme-t-il. Nos consciences se sont habituées et aujourd’hui, nous ne nous scandalisons plus. On n’arrive plus à éprouver de la douleur devant ces naufrages en mer, face à ces migrants torturés dans des camps en Libye. Et les politiques italienne et européenne continuent sur cette ligne, qui ne fait que favoriser les mafias en Libye ou en Tunisie. »
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Don Mattia souligne quand même que ces dernières années de nombreux acteurs locaux se sont mobilisés dans des élans de solidarité envers les migrants, mais il faut faire beaucoup plus. Pour l’anniversaire de sa visite sur l’île, le pape François a envoyé une lettre à l’archevêque d’Agrigente en Sicile, dont dépend Lampedusa, dans laquelle il cherche une fois encore à éveiller les consciences. « Je vous demande de ne pas rester enfermés dans la peur ou la logique partisane », écrit le souverain pontife, « le frère qui frappe à la porte, dit-il encore, est digne d’amour, d’accueil et d’attention ».
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