Il s’agira d’abord de se compter et d’affirmer son unité face à la Russie de Vladimir Poutine. C’est ce qu’a expliqué le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, à quatre jours du sommet de Vilnius. Une chose est sûre : contrairement à ce qu’espérait Vladimir Poutine lorsqu’il a lancé son armée à la conquête de l’Ukraine, les alliés de l’Otan sont restés non seulement unis, mais très déterminés à soutenir l’effort militaire de Kiev.
À Vilnius, il faudra en quelque sorte transformer l’essai, dessiner les futures missions de l’Otan et répondre aussi à l’adhésion problématique pour l’instant de deux nouveaux membres, la Suède dans le court terme, et surtout l’Ukraine à moyen ou long terme.
Comment tout d’abord renforcer encore l’Otan face au danger russe ? Il faudra définir un plan d’action pour la production – en clair, augmenter les objectifs de production d’armements dans les pays alliés, et améliorer l’interopérabilité, c’est-à-dire la coopération entre les pays membres en cas de déploiement sur le terrain.
Nouveaux moyens financiers
Qui dit nouvelles missions, dit aussi nouveaux moyens financiers. Le message de Jens Stoltenberg est clair : pour répondre aux impératifs fixés, il faut plus d’argent, d’autant plus que les dépenses ont déjà commencé à s’accroître – plus de 8 % prévus cette année par rapport à 2022.
Et pas de mystère : pour récolter davantage de fonds, les différents pays membres doivent tous faire un effort supplémentaire – notamment en respectant l’engagement pris lors d’un précédent sommet en 2014, et qui prévoyait que chacun contribue à un effort de défense à hauteur de 2 % de son PIB. En 2014, trois États seulement respectaient cet objectif, aujourd’hui, ils sont onze, c’est mieux – mais il reste tout de même 20 membres qui peuvent progresser.
Quid des dossiers d’adhésions suédois et ukrainien
Restent deux points importants à régler à Vilnius, l’adhésion de la Suède et surtout celle de l’Ukraine. Sur le dossier suédois, c’est le président turc Erdogan qui poursuit le supplice chinois, se contentant de dire que son pays prendra la meilleure décision possible. Les négociations avec Stockholm achoppent toujours sur le sort réservé aux militants kurdes. Une réunion de la dernière chance est prévue la veille du sommet entre turcs et suédois. On verra bien.
Quant à l’Ukraine, elle demande toujours un engagement ferme de l’Otan, s’engageant à l’accepter en son sein dès que la guerre avec Moscou sera finie. Pour l’instant rien n’est acquis. Oui, l’Ukraine pourra adhérer un jour, dit Jens Stoltenberg. Kiev demande une date plus claire. Les divergences des pays membres sur ce point précis seront-elles surmontées le 12 juillet au soir ? Ce sera en tout cas l’un des enjeux majeurs de ce sommet de Vilnius.
Lire la suite Avec notre correspondante à Kiev, Emmanuelle ChazeLviv, située à environ 120 km de la frontière polonaise, est la porte vers l’Union européenne. C’est surtout là qu'ont cherché refuge des milliers d’Ukrainiens déplacés, venus surtout des régions orientales du pays, lorsque la guerre totale russe a commencé. C’est d’autant plus traumatisant que la population à l’ouest avait été jusqu’à présent relativement épargnée par ce genre de tragédie. Mais ces frappes […]
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