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Portugal: un artiste critique le financement public de la visite du pape et déclenche une polémique

todayjuillet 31, 2023 2

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L'installation de Bordalo II appelée «Marche de la honte», avec un tapis de faux billets géants de 500 euros sur l’autel où le pape François célèbrera une messe lors des Journées mondiales de la jeunesse, à Lisbonne le 28 juillet 2023. Lire la suite

Bordalo II a bien une nouvelle fois utilisé le plastique, mais pour composer un long tapis où figurent des billets de 500 euros : il l’a déroulé à la sauvette sur les marches de l’autel qui recevra le pape dimanche 9 août. Artur Bordalo, de son vrai nom, a pu pénétrer sur le terrain des JMJ en compagnie d’amis, a installé son tapis sans attirer l’attention, puis a filmé et diffusé la vidéo sur les réseaux sociaux, provoquant une avalanche de réactions, rapporte notre correspondante à Lisbonne, Marie-Line Darcy.

L’intervention délibérément provocatrice intitulée « Marche de la honte » a été réalisée vendredi pour critiquer le fait qu’un État laïc dépense de l’argent pour « sponsoriser la tournée de la multinationale italienne » alors que de « nombreuses personnes luttent pour conserver leur logement, leur emploi et leur dignité », a expliqué l’artiste sur les réseaux sociaux.

Les dépenses par les organisateurs pour les JMJ, pour lesquels un million de jeunes catholiques sont attendus, pourraient atteindre 160 millions d’euros. Environ la moitié est prise en charge par l’Église catholique, le reste étant financé par le gouvernement et les trois mairies concernées – Lisbonne, Loures et Oeiras.

Un montant qui heurte dans un contexte de difficultés économiques : dans un sondage, 64% des Portugais se disaient opposer au recours à l’argent public pour l’organisation de l’événement.

Face à la polémique, l’Église a été contrainte revoir les dépenses à la baisse

Bordalo II a aussi voulu dénoncer une certaine perversité à voir l’État portugais parrainer les JMJ après les révélations sur les abus sexuels dans l’Église. Il est un des rares à intervenir publiquement pour dénoncer cet événement qui en apparence parait consensuel.

« Je me sens victime d’une injustice en tant que citoyen, comme beaucoup d’entre nous. En tant qu’artiste j’ai la possibilité de transmettre cela et de donner ma voix aux personnes qui partagent cette même frustration et tristesse », a ajouté l’artiste plasticien de 35 ans.

La question du financement public de ce rassemblement avait déjà suscité une vive polémique en début d’année, en particulier la construction de l’autel-podium sur le site d’une ancienne décharge en bordure du fleuve Tage située dans la banlieue nord-ouest de Lisbonne. L’Église portugaise avait alors été contrainte de revoir son projet à la baisse et le coût de l’autel est passé de 4,2 à un peu moins de trois millions d’euros.

(Et avec AFP)

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