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Robyn Orlin danse le «rickshaw» – Chronique transports

todaynovembre 12, 2022 1

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Après une tournée mondiale, les pousse-pousse africains repassent par Paris ! C’est au théâtre de Chaillot que la chorégraphe sud-africaine Robin Orlyn représente son spectacle sur les rickshaws de son enfance. Très répandus en Afrique, ces petits véhicules tirés à l’origine par les hommes de la communauté zoulous se sont peu à peu motorisés. Aujourd’hui, avec ou sans capot, on les trouve sur les continents du monde.

Elle les a voulus sur scène comme quand toute petite, elle les admirait en bord de mer à Durban, sa ville natale. L’impression de conducteurs zoulous qui ne couraient pas, qui volaient dans l’air au bout de leurs charrettes à porteur. « Mon spectacle rend compte de la force et de la dignité extraordinaire de ces conducteurs pauvres. Au début des années 1900, ces jeunes hommes noirs, issus du peuple zoulou conduisaient les colons blancs en rickshaw. À lui seul, ce moyen de transport symbolise l’esclavage. Et en même temps, avec leurs parures, leurs coiffes, leurs immenses cornes colorées, la façon dont ces travailleurs pauvres ont transformé cet esclavage pour revendiquer leur identité », explique la chorégraphe Robyn Orlin.  

À l’origine, le rickshaw est italien. Mais son succès s’est surtout remarqué en Afrique puis en Asie. De véhicules à bras, les rickshaws se sont transformés en vélo-taxi, puis en mobylette-taxi. Que ce soit en Inde, en Égypte ou en République du Congo, les rickshaws ou auto-rickshaw participent pleinement au marché de la mobilité urbaine. Mais ils sont aussi présents sur les routes de campagnes où ils ne souffrent d’aucune concurrence avec les nouveaux modes de transport légers comme les motos Uber.

Le rickshaw sud-africain zoulou, un modèle unique au monde

En Asie ou ailleurs en Afrique, vous ne verrez jamais de conducteurs aussi colorés et connotés qu’en Afrique du Sud. À Durban, où ils conduisent aujourd’hui les touristes en bord de la plage, leurs parures conservent leur sens. Dans la culture zoulou, « ces objets les protègent » souligne Christiane Falgayrette-Leveau directrice de la Fondation Dapper à Paris. « En Afrique du Sud, dans les traditions zoulou, tout ce qui couvre la tête protège des accidents, du mauvais sort et des mauvais esprits. En fabriquant ses propres parures de tête avec des tissus d’aujourd’hui, le conducteur rappelle l’histoire de ses ancêtres guerriers tout en habitant son époque, explique la directrice de Dapper. C’est aussi une façon de se différencier entre eux, des autres conducteurs ! Toutes ces cornes géantes, ces coiffes hautes sont présentes dans le spectacle de Robyn Orlin. C’est un moyen de rendre la dignité à ces jeunes hommes. Ils sont économiquement défavorisés, mais si riches culturellement ». 

L’Égypte, et les rickshaws du Nil

Le chercheur Yann-Philippe Tatsevin a parcouru l’Égypte en rickshaw. Il en a fait un objet de recherche dans sa thèse Autorickshaw : émergence et recompositions d’une filière entre l’Inde et l’Égypte. Dans ses différents travaux au sein du CNRS et du Laboratoire interdisciplinaire de l’université de Toulouse, Yann-Philippe Tatsevin part des lieux de fabrications industrielles pour comparer les modèles africains et asiatiques. Voyageur de nuit, le long du delta du Nil, il a découvert sur ces routes sans lumière, des rickshaws motorisés et décorés. « La première chose que font ces chauffeurs, de jeunes hommes de classes populaires, c’est de personnaliser leur rickshaw. À l’intérieur de ces voiturettes, j’ai vu des guirlandes multicolores, j’ai entendu la musique égyptienne. Ils y mettent des posters de vedettes de cinéma, des peluches. Tous ces objets m’ont montré que ces conducteurs ne conduisent pas leur véhicule, ils l’habitent », détaille le chercheur. 

Rickshaw, pousse-pousse, Tuk-tuk, en Afrique comme en Asie, polluent. L’avenir, de l’avis de constructeurs, sera fait de petits moteurs hybrides ou 100% électriques.    

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