Royaume-Uni: recenser les papillons pour évaluer l’état de la biodiversité

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Dans cette famille du sud londonien, c’est pour occuper ses trois filles pendant les vacances que Francesca a commencé à compter les papillons il y a cinq ans, rapporte notre correspondante à Londres, Émeline Vin. C’est depuis un rituel. « On a notre fiche avec les différents papillons, pour les identifier. Il y a une application spéciale. Il faut entrer nos données. On est en Angleterre, dans un jardin, et voilà, c’est parti », explique cette mère de famille.

Malgré la météo humide, les premiers papillons apparaissent. Sophia, 14 ans, et Gabby, 11 ans, épient le jardin. « C’est agréable de se poser au-dehors, sans être distraite et de se concentrer à trouver quelque chose », note la jeune fille. « J’aime bien faire des choses liées à la nature, de prendre un peu de temps pour prendre conscience de ce qui nous entoure ! », ajoute son frère.

The #BigButterflyCount 2023 has officially started! 🦋

Our butterflies and moths need our help more than ever. This is why we are urging everyone to get out for the Count to help us conserve them! 💚

Get involved 👉 https://t.co/mtv6gZ0dPN#SaveButterflies #MothsMatter pic.twitter.com/6vsjWInxmd

— Butterfly Conservation (@savebutterflies) July 14, 2023

Une activité très populaire

Quinze minutes plus tard, c’est le verdict : « Une piéride blanche, trois piérides vertes, six papillons petite tortue. Ça fait un, deux… treize papillons en tout. Pas trop mal ! Un par minute, presque », s’amusent les enfants.

Selon les premiers décomptes citoyens, la population d’Amiral Rouge – aux ailes brunes bordées d’orange et de blanc – aurait bondi de 400% cette année, après deux étés difficiles pour la population de lépidoptères.

Le « Big Butterfly Count » a officiellement été lancé en 2010. Plus de 64 000 « scientifiques citoyens » ont participé l’année dernière, enregistrant près de 100 000 papillons dans tout le pays. Et près d’un million de papillons observés ont déjà été enregistrés sur l’application dédiée depuis 2014.

The colourful Small Tortoiseshell (Aglais urticae)🌻🦋

Being one of the most common & familiar species in the UK, you might be able to spot them feeding on flowers in your garden or local green spaces.

One to the record in the #BigButterflyCount! 👉 https://t.co/mtv6gZ0dPN pic.twitter.com/RtnLP6PQBd

— Butterfly Conservation (@savebutterflies) August 5, 2023

Un indicateur sur les autres espèces

Mais selon les scientifiques, les populations de papillons diminuent depuis des années, les espèces peinant à s’adapter au changement climatique. Selon un rapport de Butterfly Conservation publié cette année, quatre espèces de papillons sur cinq sont en déclin par rapport aux années 1970 et la moitié des 58 espèces recensées au Royaume-Uni sont menacées. 

L’intensification de l’agriculture, avec plus d’engrais et de pesticides, ainsi que des modifications du paysage comme la disparition des haies pour maximiser les surfaces cultivables, sont pointées du doigt pour expliquer le déclin. Entre 1976 et 2019, les papillons ont perdu 42% de leur aire de répartition et le nombre de papillons a baissé de 6% sur les sites étudiés.

 Au cours des dernières décennies, le Royaume-Uni a perdu près de la moitié de sa biodiversité, selon un rapport officiel. « L’une des choses géniales concernant les papillons, c’est qu’ils agissent comme des indicateurs pour tous les autres groupes d’animaux. Donc on apprend un peu sur l’état de nos abeilles, nos scarabées, nos mouches, nos guêpes et d’autres insectes importants », explique Richard Fox, responsable dans l’association de conservation et qui organise le grand recensement. Ce dernier espère que le dernier rapport incitera le monde politique à prendre des mesures.

(Et avec AFP)

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