Tous les acteurs qui interviennent entre le moment où un aliment est produit et celui où il arrive dans notre assiette se réunissent à Rome jusqu’à mercredi. L’objectif ? Échanger les bonnes pratiques pour produire et consommer de manière plus durable.
Par exemple, Corinna Hawkes, directrice de département à l’organisation pour l’agriculture et l’alimentation des Nations unies, est convaincue que le secteur de l’alimentation peut apporter des solutions aux grands défis du 21e siècle. Elle reconnait qu’il doit d’abord se transformer en profondeur : « Sur le réchauffement climatique, par exemple, on pourrait transformer le système alimentaire mais actuellement ce dernier est affaibli et il n’a pas le potentiel d’apporter des solutions ».
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Renforcer le système alimentaire passe, selon Corinna Hawkes, par le partage des bonnes pratiques, afin que produire de manière plus durable, plus équitable ou plus responsable ne se heurte plus à d’autres priorités. « Souvent, nous avons des objectifs économiques pour les systèmes alimentaires qui sont légitimes, mais qui ne sont pas toujours en phase avec les objectifs de réductions de gaz à effet de serre », ajoute Mme Hawkes.
Le sommet qui s’ouvre à Rome ce lundi doit permettre de faire un inventaire des initiatives durables qui ont émergées depuis la dernière édition en 2021 afin de les mettre à disposition de tous les acteurs du secteur alimentaire.
Ce sommet intervient alors que la faim progresse inexorablement dans le monde et en particulier dans les zones de conflit comme au Soudan où, depuis trois mois, deux généraux s’affrontent dans une guerre sanglante. Trois millions de personnes ont été déplacées et 260 000 d’entre eux ont trouvé refuge au Tchad où les humanitaires tentent de leur venir en aide.
Dans la ville frontalière d’Adré, les enfants soudanais arrivent dans des états de malnutrition très avancés
Par Carol Valade
Le périmètre de leurs petits bras raconte un peu de leur histoire. « On a 109 millimètres, c’est la bande rouge, signe que c’est sévère et que ça présente un risque de mortalité très important », explique Badou Seni Mamoudou de l’ONG IRC en mesurant l’envergure du bras d’un enfant.
Des centaines de bambins aux yeux creusés et au corps décharné arrivent chaque jour dans ce centre où la situation est dramatique. « Ça fait 11 ans que je travaille dans une unité nutritionnelle, et là, c’est une première. Je n’ai jamais vu ça. Environ 80 ou 90% des enfants sont dans une situation de malnutrition modérée ou sévère », témoigne Badou.
L’ONG distribue des sachets d’aliments thérapeutiques. « Si ça passe, on garde l’enfant. Mais si l’appétit ne passe pas, on transfère à l’hôpital pour un traitement hospitalier », ajoute l’humanitaire.
Après avoir passé jusqu’à deux mois pris au piège des combats d’El Geneina sans pouvoir sortir chercher de la nourriture, l’état des enfants est inquiétant. « C’est un cercle vicieux. Par exemple, l’enfant attrape la rougeole donc il ne mange pas, ce qui aggrave la malnutrition, et cela rend l’enfant très faible pour faire face à la rougeole », regrette M. Mamoudou. Et avec la saison des pluies et le pic de paludisme, rougeole et malnutrition forment un cocktail mortel pour les plus petits.
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