Les inondations dans la capitale tchadienne à partir de fin septembre ont obligé près de 150 000 personnes à quitter leurs maisons. Ces dernières semaines, les eaux ont commencé à se retirer, mais selon les experts, il est encore trop tôt pour que les sinistrés rentrent chez eux.
De notre correspondant à Ndjaména,
Assis devant sa tente au milieu de ses enfants et petits-enfants, Philippe, 60 ans, rabote sur un morceau de bois. Dans le camp de Toukra où il a été relogé suite aux inondations qui l’ont obligé à partir de chez de lui, il ne supporte pas la promiscuité et dit n’attendre que le retrait des eaux pour repartir chez lui, bien que sa concession soit située en zone inondable.
Coumakoye, lui aussi, sait qu’il habite en zone inondable, mais il n’a pas vraiment le choix. « Il faudrait que Dieu nous trouve une solution, parce qu’à notre niveau, nous ne sommes que des êtres humains. Comment on va faire ? », se demande-t-il.
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« Désormais, le problème, ce n’est plus de combattre l’eau, mais apprendre à vivre avec »
Obligés de dormir dans des conditions inconfortables, parfois séparés de leurs familles, la plupart des sinistrés n’attendent que le retrait des eaux pour rentrer chez eux. Mais c’est risqué, le gouvernement ne devrait pas les laisser faire, prévient l’architecte Merlin Totinon. « Pendant deux mois, une crue a envahi toute la zone, explique-t-il. Toutes les ordures qui étaient dans les rues, les latrines sèches qui ont aussi été inondées, ont dû rejeter toutes les matières fécales dans cette eau-là, qui a certainement envahi toutes les cours et toutes les maisons. Donc, même si l’eau se retirait, il y aura une situation sanitaire qu’il faudra d’abord traiter. »
Ensuite, il faudra revoir les conditions pour construire à Ndjaména, surtout dans le 9e arrondissement qui est entre deux fleuves, conseille l’expert. « Avec le changement climatique, les crues vont être permanentes, avertit l’architecte. Pour le moment, on dit que c’est cyclique et que ce n’est pas grave. Mais ces crues reviennent tous les deux ans ! Quand un citoyen prend ses économies pour aller construire quelque part, il espère que ce soit un logement durable, il ne veut pas évacuer tous les deux ans et revenir ensuite. Je crois que désormais, le problème, ce n’est pas de combattre l’eau, mais apprendre à vivre avec. »
Les ordres des architectes et des ingénieurs doivent être associés à la réflexion, pour mieux faire face à la situation.
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