Alors que la COP 27 se tient du 6 au 18 novembre à Charm-el-Cheikh (Egypte), Tosi Mpanu-Mpanu (négociateur de la République Démocratique du Congo) est le Grand Invité de l’Economie RFI / Jeune Afrique. Cet économiste de formation, fils du patron de presse et homme d’affaires Raphaël Mpanu-Mpanu, est passé par la Banque Mondiale puis par les cabinets ministériels congolais avant de s’engager dans les questions climatiques.
D’abord au sein du groupe des négociateurs africains, puis en tant qu’administrateur au Fonds vert de l’Onu pour le climat et aujourd’hui à la tête de l’Organe subsidiaire de conseil scientifique et technologique. Cet organisme international est chargé de fournir des informations et des avis en rapport avec la Convention-cadre des Nations Unies sur le changement climatique, le protocole de Kyoto et l’Accord de Paris de 2015. Lors de la COP 27, celui qui est également conseiller au ministère des Hydrocarbures a pour mission de défendre les intérêts de son immense pays touché par la pauvreté et les conflits armés, mais par ailleurs riche en ressources naturelles : pétrole, gaz, gisements miniers, forêts, etc…
Au micro de Bruno Faure (RFI) et Julien Clémençot (Jeune Afrique), Tosi Mpanu-Mpanu répond à toutes les questions cruciales dans ce monde menacé par la montée des températures. Le continent africain en est le moins responsable, mais le plus vulnérable. Tour à tour, notre invité dresse le bilan de l’action climatique internationale, aborde l’enjeu essentiel du financement de l’atténuation et de l’adaptation, le débat autour de l’exploitation pétrolière dans le bassin du Congo et ses tourbières, la déforestation, l’importance de l’agriculture, du secteur minier, et l’implication de la jeunesse dans le combat pour l’environnement.
Nos autres intervenants :
– Patient Muamba est le chargé de campagne forêts chez Greenpeace Afrique. Il réagit au lancement par le gouvernement congolais.
RFI : Quel danger représente selon vous la vente des blocs pétroliers et gaziers dans le bassin du Congo ?
Patient Muamba : Vendre le bloc pétrolier et gazier est un danger au vu de conséquences qui vont arriver lors de cette exploitation. Vous savez que la plupart de ces blocs sont situés dans la forêt et dans les tourbières et même dans des aires protégées. Il y aura des conséquences pour les communautés locales qui vivent et dépendent des forêts. Exploiter le pétrole dans un endroit où l’on n’a pas suffisamment d’hôpitaux et d’infrastructures de base constituent clairement un danger pour ces communautés. Il y aura aussi des conséquences pour la biodiversité, pour toutes les espèces fauniques et floristiques. Et aussi des conséquences plus générales pour le climat, avec les réserves de CO2 que contiennent ces zones. Nous pensons que l’attitude du gouvernement congolais est motivée par des raisons financières. C’est une attitude carrément écocide et qui n’a pas pour intérêt le bien-être des communautés. Cela va créer beaucoup de situations incontrôlables.
Pourquoi dites-vous que le processus a été précipité ?
Nous disons que ce processus a été précipité parce que lorsqu’il a commencé, le conseil des ministres a juste validé 16 blocs pétroliers. Mais curieusement, vous avez vu que lors du lancement des appels d’offres, nous sommes passés à 27 blocs pétroliers et 3 gaziers sans avoir la décision du conseil des ministres. Vous comprenez que cela rend déjà presque illégal les autres blocs pétroliers et que cela va avoir sûrement des conséquences par rapport à tous ceux qui vont devoir acheter ces blocs. Ils devront se conformer à la loi. Après, le ministre (des hydrocarbures) a promis que le gouvernement allait signer avant la fin du mois d’octobre le premier contrat de partage de production, ce qui est impossible au vu de toutes les étapes que ce processus doit suivre. C’est quelque chose qui est inquiétant et qui nous pousse à dire qu’il y a quelque chose qui ne va pas dans ce processus. Voilà pourquoi Greenpeace continue à insister sur l’annulation de ce projet, au vu des conséquences environnementales, sociales et même en termes de biodiversité.
– Saadio Momegni Joachim, étudiant-ingénieur en énergies renouvelables à Maroua (Cameroun), a inventé un kit mobile de production de biogaz et de biofertilisants imaginé pour pour limiter la coupe du bois, source de destruction de l’environnement. Il vient de remporter le 1er prix du concours « 60 secondes pour convaincre » dédié aux jeunes entrepreneurs francophones organisé par l’Agence Universitaire de la Francophonie (AUF).
RFI : Qu’avez-vous ressenti lorsque vous avez reçu ce prix ?
Saadio Momegni Joachim : C’était un ouf de soulagement. Je me suis dit que les efforts que j’avais consenti au cours des années pour bâtir ce projet devenu enfin réalité commencent à être valorisés. Pour moi, c’est le début d’un long chemin, d’un long parcours.
Expliquez-nous le principe de votre projet.
Il s’agit d’un kit mobile de production du biogaz et de biofertilisants. Nous recyclons du matériel local pour produire ce système que nous mettons à la disposition de la population. À leur tour, au lieu d’abattre les arbres pour cuisiner, les ménages vont juste recycler les déchets qu’ils produisent eux-mêmes ou grâce aux activités comme le petit élevage. On recycle ses déchets qu’on mélange à de l’eau pour mettre dans ce système et ça produit le gaz pour la cuisine. À la fin de la production, on revalorise encore les déchets pour produire des biofertilisants ou des engrais qu’on valorisera en agriculture pour produire du bio et manger bio, comme cela est recommandé sur le plan sanitaire actuellement.
Et c’est aussi un projet utile au vu des problèmes actuels d’approvisionnement énergétique.
Oui, le problème du gaz est vraiment d’actualité, que ce soit dans les pays développés comme sous-développés. Dans les pays sous-développés, les ruptures sont quotidiennes. Notre projet est très écologique. Il répond justement à ce besoin que la population a exprimé : le manque de sources d’énergies de cuisson. Nous voulons autonomiser chaque famille, que chacun puisse produire lui-même son énergie pour cuisiner. Nous restons ouverts au monde entier, aux grands investisseurs et à ceux qui expriment de l’amour pour cet environnement qui nous tient à cœur. On voit de nos jours des grandes sécheresses par-ci, de grandes inondations ici et-là. Nous tous par nos actions quotidiennes nous impactons d’une manière ou d’une autre l’environnement. En valorisant tel ou tel projet, nous protégeons cet environnement qui nous est cher pour les générations actuelles comme les générations futures.
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