Les maisons en ruine entourent une route cabossée. Tout autour, des cratères d’obus constellent la campagne déserte. C’est un village dévasté que les forces ukrainiennes ont repris ce matin dans la région de Donetsk, à l’est de l’Ukraine. « Andriivka n’existe plus. Disons-le, elle est complètement détruite », a déclaré le porte-parole de la troisième brigade d’assaut ukrainienne, avant d’ajouter que le village est « dans un tel état » qu’il est même impossible d’y planter le drapeau ukrainien.
Le gain territorial est minime, mais il permet à Kiev d’afficher une victoire, alors que sa contre-offensive progresse difficilement depuis plus trois mois, rapporte notre correspondant à Kiev, Pierre Alonso.
Une victoire proche de la ville de Bakhmout
Cette victoire intervient de surcroît près de Bakhmout. Tout au long de l’hiver et du printemps, de terribles combats y avaient fait rage, jusqu’à la capture, en mai, par la Russie, de cette ville du Donbass. La reprise d’Andriivka est un premier succès dans ce secteur, et pourrait ouvrir la voie à une percée en direction de Bakhmout. C’est en tout cas ce que vise la troisième brigade d’assaut ukrainienne, qui a conduit cette opération.
Surtout, la bataille d’Andriivka se serait conclu par de très lourdes pertes côté russe, « en matière d’effectifs et d’équipements », a précisé l’état-major ukrainien dans son compte-rendu quotidien diffusé sur Facebook. L’armée assure avoir encerclé l’ennemi, « liquidé quasiment toute l’infanterie », ainsi que des officiers et des commandants.
« Les combats se poursuivent, nos unités continuent de consolider leurs positions », a ajouté la troisième brigade. Une « défaite cinglante », qui arrive au bon moment pour l’Ukraine. L’armée ukrainienne mène depuis début juin une lente contre-offensive destinée à repousser les forces russes dans l’est et le sud, mais elle fait face à de puissantes lignes de défense faites de tranchées, de champs de mines et de pièges antichars.
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