Un sommet de l’Union européenne et des Balkans occidentaux se déroule ce mardi 6 décembre à Tirana. Dans le contexte de la guerre en Ukraine, ce sommet est l’occasion pour les Européens de réaffirmer leur engagement dans la région. La Bosnie-Herzégovine pourrait obtenir le statut de candidat à l’adhésion. Une perspective qu’accueillent plutôt favorablement les habitants de Sarajevo.
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Avec notre correspondant à Sarajevo, Louis Seiller
Près de sept ans après le dépôt de sa candidature, la Bosnie-Herzégovine pourrait se voir enfin accorder le statut de candidat à l’Union européenne.
Jeune étudiant de Sarajevo, Eldar y voit un signal plutôt positif.
C’est quelque chose de bien. Je pense que ça peut faire avancer beaucoup de choses ici. On doit améliorer le fonctionnement de nos institutions, comme la présidence, c’est le plus gros problème de la Bosnie-Herzégovine.
L’an dernier, les tensions politiques ont fait craindre un retour des violences communautaires, 27 ans après la fin de la guerre.
Dans un contexte économique difficile, la perspective européenne donne de l’espoir à Marko, un ouvrier de 37 ans.
Ça va améliorer les choses, et surtout l’économie. Et comme ça, les gens commenceront à penser de façon plus positive. Aujourd’hui, on se dit juste : « Pourvu que ce qui nous est arrivé il y a 30 ans ne se répète pas ». Quand un homme travaille, il ne pense pas à des choses stupides, mais quand il ne fait rien et qu’il y a de la manipulation politique, tout peut arriver.
Ces derniers mois, le chef des Serbes de Bosnie a réaffirmé son soutien à Vladimir Poutine. Pour la politologue Ivana Maric, l’Union européenne cherche surtout à contrer l’agenda du Kremlin.
La Bosnie-Herzégovine n’a rempli aucune des conditions posées par l’Union européenne. Ce statut de candidat, c’est seulement parce que l’Europe veut éviter que la Russie n’étende son influence dans le pays.
Si la Commission européenne a déjà donné son feu vert pour ce statut de candidat, le dernier mot reviendra aux 27 États membres.
Arrimer les pays de la région à l’Europe
Ancrer les pays des Balkans occidentaux dans la sphère européenne, c’est donc l’enjeu principal du sommet de Tirana. Pas d’annonce majeure à attendre, mais une photo très symbolique : celle des dirigeants européens auprès de ces pays courtisés par la Chine, la Russie et la Turquie, et qui se sont longtemps sentis négligés par l’UE.
C’est en fait l’une des conséquences inattendues de la guerre en Ukraine. Longtemps confrontés à l’indifférence de certains pays européens, les Balkans occidentaux redeviennent incontournables. La région voit s’accélérer les procédures d’adhésion à l’Union européenne.
Après avoir longtemps patienté, l’Albanie et la Macédoine du Nord ont obtenu cet été le précieux statut de candidat à l’adhésion, et la Bosnie espère l’obtenir d’ici à la fin de l’année.
Il sera question d’élargissement, mais aussi d’énergie et d’infrastructures. L’UE veut montrer aux pays des Balkans occidentaux qu’elle est capable comme la Chine de financer de grands projets. Il sera question aussi bien évidemment de la politique de sanctions prises à l’encontre de la Russie.
Un Sujet délicat puisque la Serbie, bien que candidate elle aussi à l’UE, y est toujours hostile. Ce qui a conduit la Commission européenne à estimer, fait inédit, que la Serbie avait « reculé » sur la voie de l’adhésion.
Service international, Daniel Vallot
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