Une rentrée apathique pour l’ananas – Chronique des matières premières

Depuis la rentrée, l’ananas a moins la cote sur le marché européen. La demande est en baisse et les prix inévitablement s’en ressentent. 

Les semaines filent et le constat est le même : la demande en ananas est de plus en plus « atone » sur le marché européen. La cellule d’études économiques FruiTrop le confirme, la situation s’est dégradée au retour des vacances. La rentrée des classes n’a clairement pas rimé avec ananas cette année et le manque d’appétit des Européens pour l’ananas ne suffit pas à absorber l’offre – fournie essentiellement par le Costa Rica – qui n’est pourtant pas excessive.  

« Le marché maritime qui était plutôt stable a tendance à plonger », résume Thierry Paqui, expert de la filière et consultant pour FruiTrop. Résultat, pour vider leur stock, les opérateurs ont joué sur les prix. Depuis quatre semaines, ils sont en chute et tournent autour de 6-8 euros le colis de 12 kg – sur le marché spot, pour une livraison immédiate –, après avoir atteint des pics à 12 euros cette année. 

Les coûts du fret ont pesé sur la demande

La demande n’a pas baissé seulement sur le marché maritime. L’aérien, qui constitue moins de 2 % du marché, est aussi touché. L’ananas qui voyage par les airs, plus cher en temps normal que ce lui qui part par bateau, a durement souffert de la flambée des coûts du fret. 

Les importateurs ont été contraints de répercuter la hausse sur les fruits. Or toutes les variétés ne supportent pas d’être vendues à un prix plus élevé. La variété Pain de sucre, de forme conique, plus appréciée, et plusconstante en termes de qualité, que la Cayenne, tire le mieux son épingle du jeu.

Autre marché de niche qui a dû s’adapter à la conjoncture : celui de l’ananas Victoria. Face à une offre réunionnaise et mauricienne en déficit, le Victoria sud-africain a fait une percée remarquée sur le marché européen.  

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